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Publié par lapluiedudharma.over-blog.com

La Pleine Conscience au Quotidien

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Cher Bouddha, à l’époque où tu t’es manifesté sur cette Terre en tant que le Bouddha Shakyamouni, tu as dévoué ta vie entière à libérer les êtres de leur souffrance. En ce temps-là il n’y avait ni avions, ni bateaux à vapeur, ni trains, ni bus. Pourtant, en dépit de cela, tu as voyagé à pied pour visiter les divers petits royaumes de la plaine du Gange. Tu as marché partout où tu voulais aller, faisant chaque pas en Pleine Conscience. Pendant les quarante-cinq années durant lesquelles tu as enseigné et pratiqué la Pleine Conscience, tu as su apporter une énergie de solidité et de liberté partout où tu allais. Tu as libéré des rois, des ministres, des généraux, des maîtres spirituels, des hommes d’affaire, des intellectuels, des riches et des pauvres, aussi bien que des voleurs, des prostituées et des bouchers de leurs souffrances. Ta carrière de compréhension et d’amour a eu une influence profonde et durable sur tant de générations de gens à travers le monde. Moi qui suis ton disciple, je fais le voeu de pratiquer avec sincérité, dans la paix et dans la joie, afin de pouvoir participer à la carrière de compréhension et d’amour que tu nous as transmise. Je vais pratiquer de façon à pouvoir demeurer heureux et paisible dans le présent, que je sois assis, en train de marcher, de parler, d’écouter, de manger ou de travailler. Je m’engage à pratiquer la Pleine Conscience en allant travailler, en cuisinant, en lavant le linge, en balayant la cour, en plantant des légumes, en conduisant la voiture, et en allant faire les courses. Je sais parfaitement que pratiquer la Pleine Conscience dans toutes mes activités quotidiennes apporte nécessairement de la légèreté, de la joie, de la paix et de la liberté en moi-même et en tous ceux qui m’entourent.

 

Cher Bouddha, il y en a parmi nous qui sommes amenés à conduire ou à prendre le train pendant une heure avant d’arriver au travail. Et à la fin de la journée, cela prend encore une heure pour arriver à la maison, si bien que lorsque nous arrivons enfin nous sommes déjà fatigués. Pourtant il nous faut ensuite cuisiner, manger et nettoyer. Nous vivons ainsi jour après jour, constamment occupés. En plus de cela, il nous faut penser à régler les factures, à rembourser l’emprunt logement, à payer l’électricité, l’eau, le téléphone, les taxes. Il y a aussi les problèmes supplémentaires tels que la maladie, les traitements médicaux, le chômage et les accidents de voiture ; tout cela met beaucoup de pression au quotidien, créant en nous de la peur et de l’anxiété. La plupart d’entre nous sommes toujours pressés ; nous nous dépêchons de terminer une chose pour en faire une autre, si bien qu’une tâche en suit toujours une autre. Pour peu que l’on n’ait rien à faire cela s’avère insupportable, et il nous faut alors absolument remplir notre temps avec toutes sortes de projets et de commissions. Cent années passent en un éclair, comme dans un rêve. Je ne veux surtout pas vivre comme ça. Au contraire, je veux pouvoir vivre en profondeur et à l’aise dans chaque moment de ma vie quotidienne. Je désire pratiquer pour vivre heureux dans le moment présent. Pour cela, je souhaite travailler moins et travailler de façon à ce que chaque moment puisse m’apporter de la joie dans mon travail.

 

Je ne vais pas me laisser penser au passé ou au futur pendant que je conduis, ou encore laisser mes projets ou mes anxiétés m’éloigner de la réalité. Tout en suivant ma respiration, je vais être conscient que tous mes ancêtres sont bien avec moi dans la voiture. Je peux par exemple imaginer que mon grand-père conduit avec moi, bien qu’il n’ait probablement jamais appris à conduire par le passé. Je vois mon grand-père en moi et je regarde ainsi ce qui se passe autour de moi avec les yeux de mon grand-père. Cher Bouddha, je vois que tu conduis la voiture pour moi, et tu le fais avec beaucoup de Pleine Conscience. Chaque fois que je m’arrête à un feu rouge, je retourne à ma respiration, je me détends et je souris. Le feu rouge est une cloche de Pleine Conscience qui me rappelle de revenir au moment présent ; je ressens alors beaucoup de gratitude pour ce feu rouge ; il est comme un ami dans la pratique m’invitant à revenir dans la Pleine Conscience. Lorsque je me retrouve coincé dans un bouchon, j’apprends à respirer et sourire, tout en pratiquant : «je suis chez moi, je suis arrivé(e) ». La vie est présente à ce moment-là. Chaque souffle me ramène au moment présent et au contact de la vie. Je sais qu’en conduisant avec Pleine Conscience je n’ai aucune raison d’être tendu ; c’est l’occasion pour moi d’être joyeux et de pouvoir cultiver le regard profond. Lorsque je suis conduit par les autres, je dois aussi m’appliquer à pratiquer ainsi. Suivant ma respiration, je peux alors saisir l’opportunité d’entrer en contact avec les champs de blé, les collines vallonnées, les rivières, les océans que nous rencontrons. Je peux trouver des moyens habiles pour rappeler au chauffeur ainsi qu’aux autres passagers de pratiquer avec moi, ainsi nous aurons une chance de produire les énergies de Pleine Conscience, de concentration et de joie tout le long du voyage.

 

Touchons La Terre

 

Je touche la Terre devant le Bouddha Shikhin, le Bouddha Vishvabhou et le Bouddha Krakkucchandha. ( C )

 

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