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Publié par La Pluie du Dharma

 

 

 

DHARMA TALK 4 – 28 Novembre 2013 - Enseignement traduit par une de nos amies à partir de la traduction anglaise. Ce texte n'a pas édité ni corrigé.

La sangha est invitée à respirer ensemble, tranquillement, sans plus aucune séparation, comme une rivière, écoutant, méditant, respirant comme un seul corps, sans plus aucun complexe d’infériorité, de supériorité, ou d’égalité.

Nous sommes dans le hall de la pleine lune , il va y avoir une grande cérémonie ici bientôt ; c’est une chance de se préparer à cette cérémonie, où il y a une donation de nourriture ; et en décembre dans environ douze jours, il va y avoir une ordination ; quelques aspirants en Thaïlande vont recevoir l’ordination ; ils vont rejoindre Thay

Aujourd’hui nous continuons à étudier ; nous avons à étudier de telle sorte que le corps, la respiration, soient présents ; nous devons respirer pour générer la pleine conscience de la respiration dans notre corps, dans toutes nos cellules ; chaque cellule de notre corps, concerne nos enfants, nos parents ; et nous respirons de telle sorte que il n’y a pas de frontière entre le son de la cloche et celui qui l’entend

Les cinq formations mentales universelles arrivent à chaque seconde ; elles peuvent être présentes à chaque moment ; la première est le contact, universelle, partout, à tout moment ; à tout moment, de toute manière, elle fonctionne ; c’est pourquoi elle est appelée universelle

D’abord il y a le contact, chacun de nous a la liste des 51 formations mentales, et le contact, c’est une vibration qui arrive et qui change les sensations dans nos organes ; cette vibration induit un changement, une modification, qui se produit dans nos organes ; il y a deux aspects : il y a l’objet organe, et la conscience ; et ils se produisent ensemble ; de telle sorte que cela produit le contact ; nos organes sont nos oreilles, nos yeux, notre nez, et ces vibrations, ces modifications qui arrivent, changent et induisent de petites modifications dans ces organes, et du coup les objets des sens entrent en contact avec nous

Le contact est une modification très précise de l’organe, quand l’objet du sens et la conscience arrivent ensemble ; c’est la nature de cette formation mentale, le contact ; c’est la description de la nature du contact : vibration, modification, changement qui se produit dans les organes, au moment où l’objet de l’organe et la conscience viennent ensemble

Sa fonction est de créer une perception ; quand la triade se produit, que le contact a lieu, il apporte une sensation ; sa fonction est donc la fondation, le support, le premier pas de la sensation ; donc le contact prépare l’apparition d’une sensation ; sa fonction est donc la base des impressions, des sensations ; ce sont vraiment des impressions, pas seulement des sensations

Les six organes des sens viennent en contact, que nous en ayons conscience ou non ; le contact est comme un fleuve, car la conscience et les organes des sens sont tout le temps présents ; et Thay pose une question : comment peut se produire la conscience s’il n’y a pas d’organes de sens ?

En fait il y a d’abord l’alaya, la conscience du tréfonds, la base, la fondation ; et cette conscience du tréfonds est vraiment une conscience réserve

Et la seconde conscience, est la perception, le sentiment ; et là se produit l’attention ; c’est une action mentale, une intention, une action du mental

Il y a donc la rivière du contact, et quand nos sens viennent en contact avec leurs objets, il y a une information dans le mental, et nous faisons attention

L’attention vient donc, comme manifestation du mental, juste grâce au contact ; ainsi le mental est orienté vers son objet ; sa nature est activation, ou manifestation du mental ; et l’attention rend le mental dirigé, orienté, vers ses objets ; l’acte du mental, l’acte de la conscience, forme une perception, une sensation ; c’est un acte du mental qui fait qu’il se tourne vers ses objets ; et c’est l’attention qui tourne le mental vers les objets, à partir du contact où viennent les sens

Il y a en fait deux sortes d’attention : soit elle est bien orientée, c’est une attention appropriée ; si elle est orientée de façon erronée, c’est une attention inappropriée ; par exemple si nous entendons un son et que nous sommes distraits, dispersés, nous avons une attention inappropriée, manaskara.

Nous avons donc à orienter le mental vers les objets qui lui sont bénéfiques ; par exemple la cloche, nous devons l’écouter avec attention, avec notre cœur et notre esprit ; et c’est l’attention appropriée. Ainsi, quand nous organisons la pratique, nous devons faire attention que les sons nous les touchons de façon appropriée, et non pas qu’ils nous entraînent ailleurs ; il y a de très nombreux objets avec lesquels nous sommes en contact, et nous devons faire attention, ne pas aller par exemple vers des websites nocifs. C’est l’attention qui fait que le mental se tourne vers tel ou tel objet ; et elle se produit très rapidement, si bien que nous devons nous entraîner pour porter vraiment une attention appropriée

Les impressions, les sensations, leur nature est de recevoir, de sentir quelque chose ; c’est un « input », une sensation, quelque chose qui arrive vers l’intérieur, qui stimule ; ainsi on sent, et elles peuvent être plaisantes, désagréables, ou neutres ; on peut sentir quelque chose de plaisant, de déplaisant, ou de neutre, ni l’un ni l’autre.

La quatrième formation mentale universelle est la perception ; elle définit une forme, on prend, on attrape quelque chose dans le mental ; à partir d’un objet, l’objet d’une sensation, on l’attrape, on a une image ; il y a un idéogramme, le signe qui représente la perception ; parfois la perception est claire et lumineuse ; chaque objet est un signe particulier : par exemple l’eau peut avoir différents signes à percevoir ; par la perception on recueille, on reçoit les signes, par exemple telle situation présente tel signe et pas un autre

Ainsi le signe représente, par une image, la perception, dans le mental ; une image spéciale, un signe particulier, est l’objet de la perception ; et ainsi nous distinguons que ce signe est par exemple blanc ou jaune ou rouge, et la perception nous allons dans le signe, et nous définissons, nous pensons à ce signe, pour savoir ce qu’il est ; dans le sutra il est dit que chaque fois qu’il y a un signe, il y a illusion ; nous pensons quelque chose, et en fait c’’est autre chose ; notre perception, chaque fois qu’elle est face à un signe, peut être douloureuse ; par exemple nous voyons une bête dangereuse, et par exemple elle est en plastique, et nous avons peur, alors qu’elle ne l’est pas, nous sommes piégés par une perception illusoire, erronée

Donc accueillir un objet de sensation, ça produit un signe, c’est le signe de l’objet, l’objet de la perception et c’est la fondation pour les formations mentales de plaisir ou de déplaisir, pour l’attachement et l’aversion, pour l’ignorance

Cela produit le désir ou l’aversion, c’est la fonction de la perception ; quand nous voyons un signe, nous voulons l’attraper, mais si cela nous déplaît, nous voulons le repousser

Et quand nous définissons cette formation mentale, on voit qu’il y a sa nature, et sa fonction

La cinquième formation mentale universelle, c’est la volition

Par rapport aux objets, nous devons savoir si nous les acceptons ou pas ; nous devons savoir, nous devons agir, c’est la fonction de cette formation mentale ; faut-il combattre ou accueillir ? c’est la volition, quelque chose qui pousse à agir, qui nous motive, qui nous met en mouvement, qui invite le mental à déclencher une action : saisir ou fuir, etc

Et le symbole dans les textes traditionnels, c’est un aimant ; quand il y a la volition, le mental est comme attiré, comme par un aimant, et cette formation mentale se produit pratiquement instantanément ; parfois la sensation arrive d’abord, et très vite ça entraîne les autres formations mentales et aboutit à la volition qui pousse à agir ; ça va très vite

Par exemple nous pouvons écouter des paroles gentilles et d’autres désagréables, nous sommes en contact avec elles, et si nous prêtons attention à la personne qui dit des choses désagréables, cela produit très vite une sensation désagréable, une perception par exemple c’est une personne très pénible, et nous ne voulons pas faire face à cette sensation, nous ne voulons pas cette formation mentale, et du coup nous nous dépêchons de partir ; et cela arrive très rapidement

Ou par exemple nous entrons en contact avec de l’encens, et cette odeur peut être une soupe, ou de la viande, et la cloche sonne, et nous devons choisir, prêtons-nous attention à l’odeur ou au son ? Il faut trier dans notre perception, et peut être nous décidons d’aller dans la direction de la bonne odeur ; et ces choses arrivent vraiment très vite

Il faut que le mental emprunte un chemin ; pour avoir une perception, et pour toucher la fondation, quand il y a un contact, accompagné de sensation, de perception, de volition, il faut être attentif, nous avons besoin d’un chemin ; mais très souvent le chemin est déjà prêt, et nous sommes conduits à la haine, à la jalousie, à la colère, nous sommes entraînés ; par exemple si quelqu’un dit quelque chose et est très irrité, il ne regarde pas profondément, il réagit seulement, et cela crée la disharmonie ; il y a une habitude, une énergie d’habitude, qui relie chaque fois tel contact à telle réaction ; et la personne va me faire souffrir, parce que chaque fois je réagis pareil.

C’est notre énergie d’habitude, elle est automatique ; ça s’enchaîne tout seul, ça apporte colère, frustration, irritation, disharmonie ; et nous sommes pleins de peur devant cet objet car chaque fois ça nous cause de la souffrance ; nous sommes tellement habitués, et nous ne savons pas comment utiliser les formations mentales particulières pour ouvrir un nouveau chemin

Il faut ouvrir un nouveau chemin ; quand nous venons en contact, si nous savons l’attention appropriée, nous pouvons choisir un contact précis, et avoir l’expérience que si nous orientons notre esprit vers tel objet, cela crée quelque chose de déplaisant, ou au contraire quelque chose de bon ; et nous apprenons à choisir le nouveau chemin ; nous pouvons orienter notre attention ; mais il faut pratiquer ;apprendre à générer la perception bonne pour nous ; cette perception va nous aider à éviter de prendre les mauvais chemins ; si bien que l’enchaînement d’avant peut se modifier, la pleine conscience peut apporter de dont nous avons besoin pour cela

La pleine conscience est l’une des formations mentales particulières. Il y a cinq formations mentales particulières, et la pleine conscience est la troisième.

La définition, c’est de se rappeler un chemin d’expérience, se rappeler, se souvenir d’un chemin d’expérience ; et le chemin ici n’est pas quelque chose arrivé hier, mais juste quelques secondes auparavant ; la pleine conscience, c’est le non-oubli, le rappel, le fait de ne pas oublier ; ne pas oublier quelque chose qui est arrivé, qui a été expérimenté ; ça peut être familier, une expérience familière ; quelque chose est arrivé, et nous continuons de nous rappeler l’objet de notre expérience, mais il ne s’agit pas seulement de se souvenir, il s’agit de prolonger la mémoire ; on retrouve cette mémoire, on se reconnecte avec le Bouddha, la Sangha, les préceptes ; vous vous rappelez les quatre rappels avec le temps, on est en sécurité, c’est notre expérience ; mais il faut pratiquer, et continuer maintenant, rappeler cette image pour la rendre présente, la renouveler

Ce n’est pas une mémoire par hasard mais l’intention de rappeler l’objet dans le moment présent, pour pouvoir l’expérimenter profondément ; en profondeur ; la pleine conscience est de rappeler le chemin pour en faire une torche pour éclairer le présent ; c’est un moyen de réexpérimenter quelque chose que nous avons eu dans le moment, et nous le faisons arriver au moment présent, et cela peut nous apporter du bonheur

Par exemple se rappeler une méditation marchée, il y a quelques années, et maintenant nous rappelons cette expérience dans le présent, et nous continuons à l’expérimenter ; et nous essayons d’être attentifs à ce qui arrive au moment présent ; d’être vigilants, et de maintenir cette attention, ou de prolonger cette ancienne attention ; et ainsi nous apportons le mental dans le corps ; une autre définition de la pleine conscience, c’est de réunir le corps à l’esprit, dans le moment présent

La vigilance d’il y a quelque temps, nous apprenons à la réveiller et à la faire durer ; et maintenir dans le présent, c’est la définition traditionnelle de la pleine conscience ; nous avons un contact et une attention ; et avec elle nous savons si notre attention est appropriée ou pas, et avec elle nous savons comment nous diriger dans la direction appropriée ; nous ne nous laissons pas être victimes d’errer sur notre chemin habituel négatif ; nous savons rentrer chez nous, le pratiquant sait revenir par le bon chemin et agir avec habileté, choisir l’objet de son contact, de son attention, et il en reçoit la paix ; on a le sentiment de savoir, et on retrouve l’attention, et si la perception est mauvaise elle nous entraîne sur un mauvais chemin ; mais nous savons maintenant nous détourner, et nous pouvons nous réorienter ; la guerre est ainsi, nous avons à tuer les terroristes avant qu’ils ne nous envahissent ; et avec la pleine conscience, nous voyons ce qui arrive dans le moment présent, nous voyons ce qui est bénéfique ou pas, si ça vient d’une perception erronée ou correcte, la pleine conscience nous renseigne, nous emmène à la concentration et à la vision profonde ; elle nous entraîne à vérifier chaque fois nos perceptions ; car le mental le manas veut éviter de souffrir et chercher le plaisir, et si la pleine conscience arrive, c’est différent

Quand elle arrive elle peut décider que cette souffrance est bénéfique à regarder, il faut l’accueillir, la regarder en profondeur, contre la tendance du manas ; la pleine conscience nous permet de comprendre que la souffrance est bénéfique ; et elle change la situation

Nous savons alors comment prendre soin de nos formations négatives, nous ne prenons plus les anciens chemins, car avec la pleine conscience, la concentration, la vision profonde, nous comprenons ce qui est bon et pas bon ; par exemple quand une personne souffre près de nous, nous les avons, nous en avons la perception, et intérieurement, même si elle est désagréable avec nous, nous pouvons la comprendre, et au lieu de vouloir la punir, nous développons l’amour et la compréhension

Le pratiquant doit ouvrir de nouveaux chemins dans ses perceptions, ses sensations, pour transformer ses anciens chemins en direction de l’amour, de la compréhension et du désir d’aider ; et si nous continuons à pratiquer, nous créons de nouvelles habitudes

Avec la pratique nous avons le contact, l’attention, et avec la pleine conscience nous savons prendre de nouveaux chemins, qui n’apportent plus la souffrance ; la prochaine fois que nous avons un contact avec une sensation, nous pouvons en prendre soin, apporter la pleine conscience, avoir une attention appropriée, la regarder profondément, pour savoir sa cause, et savoir si nous avons une perception correcte ou erronée

Ici la pleine conscience nous fait comprendre ce qui arrive, et si nos perceptions, nos sentiments sont corrects ou erronés ; ils peuvent être de deux sortes, ils peuvent nous entraîner à la souffrance, et dès que nous comprenons que les perceptions erronées mènent à la souffrance, nous pouvons changer la situation ; et au lieu d’aller vers la colère, le désespoir, nous pouvons pratiquer un nouveau chemin ; nous savons comment faire ; nous savons quoi faire, grâce à nos formations mentales particulières ; et à la prochaine sensation, perception, nous ne réagissons pas, mais avec la pleine conscience, nous agissons

C’est une pratique essentielle que d’apporter la pleine conscience, la concentration et la vision profonde dans nos sensations, nos perceptions ; car si nous réagissons immédiatement, nous reprenons nos anciens chemins, vers la colère, la souffrance, le désespoir ; nous devons comme pratiquants, utiliser nos formations mentales bénéfiques ; nous ne voulons pas revenir sur nos anciens chemins, nous voulons un nouveau chemin

Il y a de nombreux noms pour la conscience du tréfonds : elle est une réserve, elle maintient, elle préserve, elle emmagasine, c’est l’alaya ; il garde en réserve les graines qui sont nos expériences ; quand nous voyons un daim dans la forêt, nous avons une image du daim ; elle est en réserve dans notre conscience du tréfonds ; l’alaya conserve les images de l’expérience

Mais il a aussi l’autre signification : il y a le sujet, la force, l’énergie qui garde, la capacité de maintenir, de préserver ; il maintient les objets à l’intérieur ; alaya n’est pas seulement ce qui conserve les objets, c’est aussi l’objet qui est réservé, préservé, maintenu

Un autre nom « conscience de toutes les graines » ;vipaka ; il y a encore un autre nom, agana ; c’est recevoir et préserver ; un autre nom est « fondation de tous les objets de la conscience », de tous les objets de perception et de cognition ; par exemple nous voyons des rivières, des gens, des montagnes, ce sont tous des objets de l’esprit, et ils ont une fondation commune, c’est la conscience du tréfonds ; chaque chose est manifestée à partir de la conscience du tréfonds ; le potentiel de toutes ces choses se trouve dans la conscience du tréfonds ; objets, c’est leur base, c’est la base de tout ce que nous connaissons ; c’est la fondation de toute chose objet de notre cognition, de notre mental ; chaque chose sue, connue, a sa base dans la conscience du tréfonds

C’est aussi la maturation, la venue à l’être ; il y a des différences : les graines qui sont plantées dans notre conscience, certaines sont plus douloureuses que d’autres, certaines sont mûres et d’autres mettent plus de temps à mûrir ; la maturation se fait à des moments différents, pour toutes ces graines ; par exemple nous avons un oranger qui donne ses fruits, mais ses fruits sont mûrs avant ceux d’autres arbres ; différentes sortes d’arbres mûrissent à des époques différentes ; pareil pour les graines, certaines sont prêtes à mûrir avant les autres, elles forment une partie, les autres forment l’autre partie ; les graines de la conscience sont très diverses et différentes ; quand l’une germe et mûrit, elle change de couleur, comme une orange qui est verte et acide quand elle est trop jeune et ensuite devient orange et sucrée ; c’est pareil pour les graines de notre conscience ; ainsi, alaya est appelé « maturation des graines ». la maturation se fait tout le temps ; c’est pareil pour les enfants, certains se développent plus vite que d’autres ; il faut être très attentif, il faut prendre soin de l’enfant quand il est dans le ventre, car déjà il ressent plein de choses et change, et une fois né il continue de changer, et peut être certaines graines vont germer avant d’autres ; on peut voir combien il change vite, tout de suite, et il faut être très attentif ; ce qui aide la personne à grandir, c’est aussi les conditions qu’on lui propose

Par exemple si nous pratiquons ici tous ensemble, quand nous rentrons à la maison, nous avons changé ; ça dépend aussi de notre culture, etc ; certaines personnes entrent vraiment dans une nouvelle vie, leurs graines ont mûri, et ça va les aider à produire de nouvelles graines par la suite ; et cela peut arriver à tout moment dans la vie ; si on regarde la manifestation seulement, cela ne suffit pas, car le processus de maturation a lieu tout le temps ; c’est comme la naissance et la mort, ils se produisent tout le temps, à chaque instant présent ; c’est cela le samsara, il prend place à chaque moment, nous n’avons pas à plonger pour entrer dans le samsara, il existe tout le temps

Encore un autre nom, pour alaya, c’est « fondation d’où jaillit, non recouverte, non obstruée » ; c’est la huitième conscience ; nous avons appris les deux choses dans les causeries précédentes : obscurci ou obstrué, ou bien dégagé ; nous avons appris que la seconde conscience, le manas, peut être obscurci, ou obstrué ; mais la huitième conscience n’est ni recouverte, ni obscurcie ou obstruée ; aujourd’hui nous avons appris ce nouveau mot de alaya, elle est présent tout le temps ; les autres consciences peuvent être endormies : quand on dort, la conscience mentale travaille ; mais dans le sommeil profond, la conscience mentale est absente, et il reste seulement l’alaya, qui protège la vie, autrement nous mourrions ; si la sixième conscience ne travaille pas, nous pouvons rester en vie ; mais l’alaya, lui ne meurt jamais

Ce sont deux caractéristiques de alaya : il est comme une rivière, toujours changeante, et en même temps il conserve tout, toutes les graines, mais celles-ci changent tout le temps ; c’est une continuation et une transformation perpétuelles. Et la sixième conscience et les cinq consciences des sens, peuvent être absentes

Spéculation, analyse, réflexion profonde, ce sont les caractéristiques de manas, la septième conscience ; et la conscience mentale, la sixième ; le manas cogite, il réfléchit, c’est sa caractéristique, sa fonction ; il est toujours en train de recueillir, d’attraper, il analyse, il spécule ; l’alaya n’analyse pas, ni ne réfléchit ; aussi manas, en même temps qu’il réfléchit, travaille aussi pendant le sommeil ; il continue toujours, alors que la conscience mentale, elle, est endormie ; la conscience mentale récapitule, elle réfléchit aussi, mais les cinq consciences sensorielles ne réfléchissent pas ni n’analysent ; en bref, manas analyse, réfléchit, continue tout le temps; la conscience mentale analyse et réfléchit mais n’est pas en travail en continu ; manas n’arrête pas ; il dit je suis là, je suis là pour ça

La prochaine fois nous allons apprendre les caractéristiques des graines ; aujourd’hui nous avons appris qu’elles existent, nous savons qu’elles sont 51 ; les graines sont manifestées en formations mentales ; elles donnent naissance aux formations mentales, dans la conscience mentale, et ces formations peuvent se transformer en d’autres formations ; une formation est la manifestation d’une graine, mais elle peut se transformer en une autre ; et du coup donner lieu à une autre graine

C’est juste de la matière et de l’énergie, qui sont transformables et la matière devient une autre matière ; par exemple, quand nous faisons une réaction chimique, nous rassemblons des éléments et ils deviennent ensemble un autre élément ; de même pour les formations mentales, elles peuvent se transformer et prendre d’autres formes ; et la matière peut donc se transformer en une autre matière et aussi se transformer en énergie

Ainsi la chaleur du soleil, est aussi de la lumière, c’est une autre forme d’énergie ; ça se transfère, l’énergie peut devenir matière, et réciproquement, c’est cela le samsara, une conversion perpétuelle, et rien n’est jamais perdu

Ainsi une lumière très brillante donne aussi de la chaleur ; nous voyons que l’énergie a pris des formes différentes ; et tout appartient à tout, ce qui est dans le corps est aussi dans le cosmos ; c’est la loi de conservation de l’énergie ; cette loi dit que rien ne se perd, rien ne se crée

Alaya maintient et préserve toutes les graines, il les reçoit toutes, aucune n’est jamais perdue ; il n’y a ni naissance, ni mort, rien de perdu, rien de nouveau, ainsi l’eau se manifeste dans l’œil, la neige, la pluie, les humeurs du corps, le nuage, la glace, etc ; dans le même temps toutes ces manifestations sont H2O

L’une des six caractéristiques d’une graine, c’est qu’elle se manifeste en même temps ; nous comprenons que l’eau est la même dans le nuage, la pluie ; ils ne peuvent jamais être séparés, ils vont toujours ensemble, car l’un est fait des éléments de l’autre ; comme une feuille de papier il n’y a pas droit sans gauche, les deux côtés se produisent en même temps ; c’est causé en même temps, dans l’inter-être

C’est la seconde caractéristique d’une graine, c’est très important ; si nous voyons cela, nous ne pouvons pas séparer la cause de l’effet ; l’eau se manifeste en même temps dans toutes ses formes ; elle n’est pas séparée de ses effets ; père et fils, c’est pareil, nous pensons que ce sont des entités séparées, mais en fait il y a le père dans le fils et le fils dans le père ; et notre mère la Terre est en nous et nous sommes en Elle ; tout est présent en elle ; chaque instant je peux me vor dans mère la Terre, pour toujours, ce n’est pas une entité séparée de moi ; ni naissance ni mort, moi non plus je n’ai ni naissance ni mort ; nous ne pouvons pas séparer cause et effet, les graines sont partout, mais quand nous regardons les formations mentales nous pouvons voir les graines ; elles sont dedans ; dans la manifestation nous voyons à la fois l’objet de la manifestation, et le sujet de la manifestation ; ce qui se manifeste et ce qui est manifesté ; ces deux ne peuvent pas être séparés ; manifestation est du monde visible, nous pouvons le reconnaître ; et dans l’alaya il y a la même chose, qui est aussi alaya, alaya est partout, présent dans la manifestation, dans la perception, partout. Si on dit que Dieu crée des objets, il est différent d’eux ? Non nous ne pouvons pas regarder le Créateur en dehors des créatures ; avec un esprit clair, nous voyons le créateur dans la créature ; alaya nous pouvons le discerner dans toutes ses manifestations ; manifesté ou pas, c’est la même chose, alaya n’est jamais séparé de toutes ses manifestations