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Publié par La Pluie du Dharma

Témoignage par un des nos amis pratiquants:

Chers Amis,

Dans ma pratique quotidienne de la pleine conscience et de la méditation, je ne fais pas de longues méditations assises, mais je choisis le plus souvent de ne faire que de petites séances de respirations conscientes le matin de bonne heure, suivies des mouvements de pleine conscience que nous a enseignés Thầy ; puis dans la journée, j’essaye d’utiliser au mieux certains moments pour entrer en profondeur et être en contact avec la chose que je suis en train de faire, comme le repassage des vêtements ou laver la vaisselle, ou encore balayer le sol en carrelage du salon. Ces actions sont alors les choses à faire les plus importantes de la journée, juste à ce moment-là, au moment où cela se produit, parce que je mets toute ma concentration possible pour faire chacun de ces actes. Et, comme je suis seul chez moi en général dans ces instants, la personne la plus importante avec qui je peux exécuter ces tâches est moi-même bien sûr, mais aussi le balai ou le fer à repasser ; les assiettes et les verres, l’eau, le robinet sont aussi des personnes importantes avec qui travailler. Voici une de mes façons de générer une énergie de pratique de la méditation afin de préserver ma joie de vivre.

Mais attention, tout n’est pas aussi facile, car il y a bien sûr des instants de relâchement peuplés de vieilles énergies d’habitudes, de soucis, de retours dans le passé ou même de peurs du futur… tout le monde connaît cela. Je dois aussi faire face à mes graines négatives parfois très fortes. Et certains jours le passé est lourd, la solitude bien présente. Alors que faire quand tout semble aller si mal ? On dit que l’espoir fait vivre, mais je n’aime pas cette idée, je préfère dire, pour moi-même, que la vie en moi me fait vivre, et que lorsque je sens la vie en moi s’écouler librement alors j’ai beaucoup de joie à offrir à autrui.

Il y a quelques années j’étais très malade, avec des angoisses invalidantes chroniques, et j’avais des crises presque tous les jours et toutes les nuits. Puis, un matin chez moi, j’ai eu une attaque soudaine, et ce jour-là j’ai refusé de tout mon être à prendre ce médicament très fort pour stopper la crise ; à la place du médicament, j’ai pris le balai et je me suis mis à balayer tout l’appartement le plus lentement possible, en respirant profondément et le plus calmement possible, ignorant la douleur du corps et ne cédant pas à la panique de l’esprit. Après quelques secondes qui m’ont paru très longues, la crise s’est rapidement atténuée et j’ai pu m’assoir complètement épuisé mais tellement heureux d’avoir réussi à entrer à nouveau en contact avec ma respiration.

Un jour Thầy nous avait enseigné qu’il ne faut pas attendre d’être sur une île déserte au milieu de l’océan pour commencer à pratiquer la pleine conscience de la respiration, mais plutôt être vigilant et assidu afin de bien entretenir le bateau qui nous porte.

Donc pour moi, la quatrième Paramita, la Perfection de l’énergie, de la persévérance et de la diligence, se résume à pratiquer plutôt par « petites touches », répétées tout au long de la journée, de présence complète à ce que je fais dans ma vie quotidienne, tout en gardant une attention sereine au corps et à la respiration ; surtout dans les moments plus difficiles où l’usage du balai, « pour balayer mon salon », reste encore un très bon médicament !!