Pages

Publié par La Pluie du Dharma

Huitième message 

 

Nous souhaitons à toute notre famille dans le Dharma une très belle continuation de leur pratique en cette nouvelle année.

 

Cette semaine  continuons notre exploration des entraînements à la pleine conscience en contemplant le troisième qui nous fait nous poser cette question : Qu’est-ce que l’Amour Véritable ?

 

 « Amour » est un terme utilisé avec beaucoup trop de désinvolture dans la société occidentale  «Amour

 

et par la plupart des publicistes. « Amour » est un mot magnifique, digne que nous en restaurions la véritable signification.
Nous avons beaucoup à apprendre de ce troisième entraînement à la pleine conscience qui traite d’une sexualité consciente et responsable, pour peu que nous marquions une pause, que nous nous concentrions et que nous écoutions notre intuition.

Si nous cultivons cet entraînement dans notre tête et notre cœur, nous parviendrons à protéger le bonheur des autres et le nôtre.                                                  .
Pour qu’un futur soit possible pour nos enfants et les nombreuses générations à venir,  nous devons réfléchir à nos actes d’aujourd’hui car ce sont eux qui détermineront le futur.


  Développer mon sens de la responsabilité

Apprendre à protéger

Développer la bonté aimante, la compassion, la joie et la non-discrimination

 

Petites pratiques suggérées pour la semaine :

 

Lire et relire le troisième entraînement.

Écrire ce que vous ressentez lorsque vous entendez parler de " l’amour véritable "

Qu’est-ce que cela évoque pour vous ?

Soyez en contact avec votre créativité :

         - Concevez une carte, écrivez-la et adressez-la à un ami

         - Écrivez un poème sur un événement quotidien.

 

Belle pratique à toutes et tous !

 

 

 

 

 

 

Voici deux témoignages qui pourront vous aider à pratiquer avec cet entraînement :

 

Premier témoignage :

Pas facile de témoigner sur le 3ème entraînement. Aborder son intimité. Être dans un sujet bien souvent tabou ou dévié de son sens originel.
Mon premier abord face à cet entraînement a été de me dire "facile ! Je suis en couple, dans une relation engagée" et de ne pas trop m'y attarder.
Puis, la lecture régulière a fait émerger un point de vue différent. J'ai approfondi la notion de relation à long terme, d'engagement profond.
Quand je me situe dans l'instant, d'une certaine manière la relation est nouvelle à chaque instant.
De même que nous sommes invités dans la pratique à avoir un regard de débutant, j'ai découvert que l'engagement était de chaque instant. Que j'avais à prendre soin de la relation dans le couple, apprendre à regarder avec un regard nouveau, sans s'attacher aux idées établies. Que d'une certaine manière, il n'y avait pas d'engagement à long terme mais plutôt un CDD (contrat à durée déterminée) renouvelé chaque jour.
La phrase "empêcher les couples et les familles de se désunir..." me titillait régulièrement. Je ne souhaitais nullement empêcher la séparation dans le couple d'une collègue qui vivait des violences conjugales. J'avais aussi tendance à penser au sujet des couples qui vivaient des difficultés "c'est leur problème. S'ils ne s'entendent pas, ils n'ont qu'à se séparer".
Peu à peu, le sens de cette phrase a évolué pour moi. A la fois, dans mon attitude face à des couples en crise, en ayant une écoute empathique, sans jugement, sans "verdict" surtout, et en n'encourageant pas les conduites sexuelles non respectueuses des personnes. A présent, j'accompagne des couples et des familles en tant que thérapeute, en essayant d'avoir cette posture d'empathie et de les soutenir dans le prendre soin de leurs relations, sans s'attacher au passé et à l'avenir de ces relations.
Amour, Compassion, Empathie, quelque soit la forme, quelque soit la personne, pour que l'amour existe, j'expérimente qu'il me faut être vraiment là.
Si je suis présente physiquement mais que mon esprit est ailleurs, l'amour est pauvre, voire n'existe pas.
Si je suis présente, l'amour peut être, et alors ... le bonheur n'est pas loin !

 

Deuxième témoignage :

Voici mon témoignage concernant l'invitation à se poser et à réfléchir à 3 expériences les plus douloureuses dans notre vie. Curieusement, il rejoint le 3ième entrainement à la pleine conscience:

  Celui de l'amour véritable.

  Quelles sont les 3 expériences les plus douloureuses que j'ai vécues dans ma vie ?

A première vue, en réfléchissant très rapidement, rien ne me saute aux yeux, je n'ai pas manqué ni d'amour,

ni de choses matérielles quand j'étais plus jeune, et je n'ai rien vécu de traumatisant comme la perte d'un parent par exemple. Mais en me posant pour y réfléchir plus profondément, j'ai vu que mon

enfant intérieur m'attendait avec ses propres blessures bien plus profondes que ce que je n'ose me l'avouer....

  J'ai vécu dans une famille chrétienne très pratiquante. Je n'ai pas manqué d'amour mais paradoxalement, j'ai beaucoup souffert d'un réel dialogue concernant le domaine de l'affectif et de la sexualité, celle ci étant ressentie comme quelque chose de tabou depuis ma plus tendre enfance. A l'âge de la maternelle, où l'on entend ces amies parler d'amoureux, je ne m'autorisais par le droit d'en avoir puisque selon mes parents :

« C'est ridicule de parler d'amour et d'amoureux quand on est âgé de 4-5 ans seulement ». A les entendre, on pouvait déduire qu'il n'y avait que les grandes personnes qui puissent aimer.

  Cela m'a beaucoup handicapé par la suite. J'ai grandi avec ce sentiment de culpabilité et tournant autour d'une notion de mal, quand à l'adolescence j'ai pu avoir le béguin pour des garçons de mon âge au lycée.

  A l'âge adulte, je n'ai pas attendu d'avoir l'autorisation de mes parents pour avoir des relations sexuelles. Pour eux, cela été comme une évidence pas de relations sexuelles avant le mariage. J'ai vécue plusieurs années avec la peur qu'ils puissent découvrir que je prenais la pilule et que j'avais une activité sexuelle active avec mon copain de l'époque.

  Puis j'ai enchainé sans le vouloir les petits copains en pensant à chaque fois que celui ci sera enfin le bon et que je pourrais fonder une famille. Chaque séparation et chaque désillusion ont été une grande souffrance pour moi. Je ne comprenais pas pourquoi, je  tombais sur des personnes qui finalement ne me correspondaient pas et qui avaient des soucis  psychologiques qui ne se voyaient pas au premier abord....

  Epuisée par la vie de couple (qui n'en était plus une) avec la personne avec qui je me trouvais, à bord de la dépression, j'ai décidé d'aller voir une psychologue pour y voir plus claire et faire un travail sur moi. J'ai très vite compris plusieurs choses:

  - que le mieux pour moi était de me séparer de mon compagnon.

  - que si j'attirais les gens à problèmes c'était à cause de mon coté maternant qui ressortait bien d'avantage que mon coté féminin.

  - qu’inconsciemment, je cherchais à me caser au plus vite pour rentrer dans le moule familial souhaité par mes parents...

  - que je savais intellectuellement que l'amour était quelque chose de très beau mais que je ne m’y sentais pas à l'aise à cause de l'éducation que j'ai reçue.

  Cela a fait remonter beaucoup de souffrances et blessures.... Car même si j'essaye de mettre par écrit tout ce que cela a fait comme ravage sur moi, on ne trouve pas toujours les mots pour exprimer

  La souffrance que cela a provoquée en moi et en mon enfant intérieur.

 

  Quand je me retourne et regarde tout cela, je vois tout le chemin parcouru: finalement toutes ces blessures dues à mon manque de dialogue sur l'affectivité et la sexualité avec mes parents, m'ont permis

  -de grandir,

  -de faire un immense travail sur moi,

  - de lire des livres de Thây,

  - de découvrir une très belle Sangha qui est chère à mes yeux et où je vais dés que possible,

  - d'aller à la retraite francophone de 2012 qui aura été d'une grande aide et très libérateur par les touchers de la Terre

  - de rencontrer peu après un homme qui soit à la hauteur de ce que je souhaite, avec qui je me sens moi même, à l'aise. Avec qui la petite fille n'a pas peur d'apparaitre, avec qui je peux parler de TOUT sans tabou et avec qui je pratique très régulièrement l'arrosage sélectif aussi indispensable à la vie d'un couple que le dialogue et l'écoute profonde.

  - d'essayer ne pas en vouloir à mes parents, ils ont fait du mieux qu'ils pouvaient, pensant bien faire et ont leur propres blessures d'enfance qui n'ont pas du les aider sur ce beau mais délicat sujet de la sexualité expliqué aux enfants. Quand toutes ces souffrances refont surface, j'invite mon enfant intérieur à me tenir la main et à 2 nous faisons le toucher de la Terre des ancêtres génétiques. Je sais qu'à force de pratique, les blessures de mon enfant intérieur guériront.