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Publié par La Pluie du Dharma

2 Janvier 2017 , Rédigé par Maison de l'Inspir

Quatrième facteur d'éveil : Priti ; la joie

Que la joie soit un facteur d'éveil est réjouissant en soi, c'est rassurant aussi, nul besoin d'être fermé, austère.

La joie est aussi une des quatre vertus illimitées. Elle est alors appelée Mudita « Une joie faite de Paix et de contentement » C'est aussi le cinquième des seize exercices proposés dans le Soutra de la respiration consciente qui nous invite à trouver la joie simple, sans exubérance du Bodhisattva. Une joie qui donne de la lumière, de l'ampleur à ce qu'elle touche et qui est communicative.

Généralement, dans la vie quotidienne, la joie est un constat. Une rencontre, un événement nous ont rendus joyeux et nous le sommes davantage si nous avons des amis(es) avec qui partager cette joie.

La joie est aussi une pratique. Cet aspect ne nous paraît pas évident d'emblée, la joie est alors le fruit de la pratique.

« Ma joie est comme le printemps

Elle épanouit les fleurs

Tout autour de la terre »

Propositions d'exercices :

Observer la joie au quotidien :

Une rencontre, la beauté, la bonté peuvent nous procurer de la joie.

- Comment en prenons-nous conscience ?

- Observons les sensations corporelles et mentales que nous procure cette joie. Souvent nous voyons la joie comme un processus mental en oubliant ses manifestations corporelles

- Détectons la joie dès qu'elle se manifeste : Pour des raisons de conditionnements parfois ancestraux, nous sommes plus attentifs à ce qui ne va pas qu'à nous réjouir de ce qui nous est offert. Nous pouvons relire avec profit la cinquième façon de mettre fin à notre irritation et à notre colère*.

En cette période d'échanges de cadeaux, savons-nous totalement recevoir avec bonheur et…donner ?

- Cultiver la gratitude : c'est une source infinie de joie « merci pour cette fleur » « merci pour ta présence, ton sourire » « merci d'être depuis si longtemps à mes côtés »…Et apprenons à exprimer notre gratitude de façon appropriée, en évitant le piège d'être donneur de leçons : parfois un sourire suffit.

- Nous vous invitons à écrire joies et gratitude dans un journal - la liste peut être longue - et à vous les remémorer le soir avant le sommeil.

*Voir le Soutra des cinq méthodes pour mettre fin à l’irritation et à la colère, Chants du Cœur, Thich Nhat Hanh, Editions Sully.

Nourrir la joie ; une pratique et le fruit de la pratique :

Nous n'avons pas besoin d'attendre qu'un événement nous procure de la joie, nous pouvons être heureux simplement parce que « Conscients(es) de la chance que nous avons d'être sur ce chemin, nous pouvons cesser de nous faire du souci pour le présent et d'avoir peur de l'avenir » (introduction aux 5 Entraînements à la Pleine Conscience)

- Nourrir la joie : la connaissance et l'observation des sensations corporelles ou mentales qui nous procurent de la joie, nous permettent d'apprendre comment nourrir notre joie dans « la paix et le contentement », c'est le fruit des pratiques proposées dans le premier point. Identifions profondément ce qui nourrit la joie, prendre refuge dans la Sangha nous permettra d'être plus pertinents.

Nous pouvons relire dans le deuxième des cinq Entraînements à la Pleine Conscience : « J'approfondirai ma compréhension du bonheur véritable, qui dépend davantage de ma façon de penser que de conditions extérieures »

Et dans le cinquième :

« Je m'entraînerai régulièrement à revenir au moment présent pour rester en contact avec les éléments nourrissants et porteurs de guérison qui sont en moi et autour de moi. »

La joie peut devenir une « joie sans objet », simplement parce que nous sommes nés en tant qu'êtres humains et que nous en sommes conscients(es) « l'Homme est la nature prenant conscience d'elle-même » (Elisée Reclus, célèbre géographe précurseur de l'écologie natif de Sainte-Foy-la-Grande).

- La joie derrière les larmes : la joie est la mouette sur la vague, heureuse de monter et heureuse dans la descente, car la joie et la peine, comme tout phénomène, sont soumises à l'impermanence.

Nous pouvons avoir du mal à comprendre que le cinquième des seize exercices de la respiration consciente nous invite à être en contact avec un sentiment de joie alors que nous sommes au creux de la vague, nous pouvons même éprouver un sentiment de colère, pourquoi devoir ressentir de la joie alors que la tristesse nous submerge ? Certes nous pouvons penser qu'il n'y a pas de sentiment de joie en nous, mais pouvoir simplement être sur son coussin, entourés d'amis de pratique peut déjà être une source de joie.

Dans les moments difficiles la joie est comme l'arc-en-ciel, un rayon de soleil dans les larmes de pluie se superposant aux sombres nuages orageux. L'idée n'est pas de réprimer les sentiments, que ce soit la tristesse ou une joie débordante, mais de faire de son mieux pour les transformer et accepter qu'ils se transforment, la bienveillance envers nous-même, la patience et la confiance nous y aideront.

« Ma peine une rivière de larmes

Si vaste qu'elle emplit

Les quatre océans »