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Publié par lapluiedudharma.over-blog.com


Cultiver l'Esprit


( Cloche )

Bonsoir, chers amis, bonsoir chère sangha. Aujourd'hui, nous sommes le 5 avril de l'année 2012, et nous sommes dans notre retraite « Cultiver le bonheur ». C'est le premier jour de la retraite. Nous avons six jours pour être ensemble, et avec la pratique de la pleine conscience, nous pouvons faire de ces six jours six jours heureux. Et nous pouvons aussi apporter beaucoup de transformation et de guérison.


Investir chaque moment

La pratique de la pleine conscience nous aide à générer l'énergie de la pleine conscience, l'énergie de la paix, l'énergie de la compréhension, l'énergie de la compassion qui sera guérissante, nourrissante, et transformante. Quand nous pratiquons ensemble, nous pouvons générer une très puissante énergie collective de pleine conscience, de paix, de compassion, et chacun de nous profitera de cette énergie collective de pleine conscience et de paix et de compassion. Donc chacun sera capable de contribuer de son mieux pour le succès de notre retraite. Nous devons investir chaque respiration et chaque pas afin de faire de la retraite un succès. Chaque respiration devrait être faite en pleine conscience, chaque pas devrait être fait en pleine conscience. Et on peut aussi s'en réjouir, parce qu'inspirer peut être une chose très agréable à faire, ou faire un pas peut être une chose très joyeuse et agréable à faire aussi. Nous ne devons pas souffrir avec la pratique. Nous ne devons pas lutter et nous battre et souffrir afin d'inspirer en pleine conscience, nous ne devons pas souffrir, lutter, combattre afin de faire un pas paisible, nourrissant et guérissant. Et quand nous faisons cela ensemble, la paix, le nourrissement, la guérison sera aussi collective. Alors nous devrions investir chaque moment d'être ensemble ici afin d'amener la transformation et la guérison.


La pratique du chant et de l'écoute

Ce soir, nous commencerons avec la pratique du chant et de l'écoute, et c'est aussi la pratique de la pleine conscience. Il y a la souffrance et le bonheur en nous. Les graines du bonheur sont en nous. Elles sont peut-être enterrées, couvertes par de nombreuses couches de souffrance et d'oubli, mais les graines du bonheur sont là, dans la profondeur de notre conscience. Donc avec la pratique de la pleine conscience, nous pouvons entrer en contact avec ces belles graines de bonheur et leur laisser une chance de se manifester et d'éclore comme des fleurs. Il y a aussi des graines de souffrance qui sont en nous. Quelquefois, nous sommes capables de sourire, de rire, mais cela ne veut pas dire que la souffrance en nous n'est pas là. En fait, elle est là sous la forme de graines, et quand elles sont trop fortes, elles forcent leur chemin, et elles se manifestent, et nous font souffrir. Leur nom est peur, anxiété, désespoir, colère, violence, et ainsi de suite. Et la pratique de la pleine conscience est d'être là, corps et esprit unis, afin d'aider les graines du bonheur à se manifester, afin de reconnaître les graines de la souffrance et du désespoir quand elles se manifestent, et d'apprendre comment les embrasser avec pleine conscience, tendrement, afin que nous puissions apporter le soulagement. Et plus tard, nous pouvons aider à les transformer en quelque chose de plus positif, comme la joie et la compassion. Donc le chant est une sorte de pratique de pleine conscience, et ce soir, le chant visera à reconnaître la souffrance en nous, et dans le monde. Les monastiques pratiqueront le chant, et le reste d'entre nous pratiquera l'écoute du chant. Et les deux, monastiques et pratiquants laïques, nous pratiquons la pleine conscience du chant et de l'écoute, l'entrée en contact et l'écoute de la souffrance en nous, et dans le monde. La souffrance en nous, en quelque sorte, reflète la souffrance du monde, et si nous entrons en contact assez profondément avec notre propre souffrance, nous entrons en contact en même temps avec la souffrance du monde. La souffrance en nous peut aussi être la continuation de la souffrance de nos parents et de nos ancêtres. Alors quand nous entrons en contact avec notre propre souffrance, nous pouvons comprendre les racines de la souffrance de nos parents et de nos ancêtres. Et entrant en contact et écoutant notre propre souffrance et la souffrance de nos parents et ancêtres du monde, nous avons le pouvoir de générer la compréhension et la compassion. Comprendre la souffrance amène toujours l'énergie de la compassion. Si nous pouvons vraiment entrer en contact avec la souffrance, et toucher la souffrance assez profondément, la compréhension s'élèvera. Et si la compréhension de la souffrance s'élève, naturellement, l'énergie de la compassion s'élève aussi. Et nous savons que l'énergie de la compassion a le pouvoir de guérir et de transformer. Nous n'avons pas peur de revenir en nous, afin d'entrer en contact avec la souffrance et de l'écouter, parce que nous connaissons la pratique de la pleine conscience. Avec la pratique de la pleine conscience de l'écoute et du chant, nous pouvons générer l'énergie de la pleine conscience, qui nous rend assez forts pour revenir à nos peurs, afin d'entrer en contact et d'embrasser notre souffrance. Les personnes dans le monde n'aiment pas revenir en elles et entrer en contact avec la souffrance, elles croient que c'est une chose désagréable à faire. C'est pourquoi leur pratique est de toujours essayer de fuir d'elles-mêmes, de leur propre souffrance, ou de couvrir la souffrance intérieure par les moyens de consommation. Nous consommons la télévision, nous consommons internet, nous consommons de la nourriture et toutes les autres choses, comme la musique et ainsi de suite, afin de ne pas avoir à entrer en contact avec la souffrance. Mais les enseignements du Bouddha nous enseignent de revenir en nous et d'entrer en contact avec la souffrance, et de l'écouter profondément afin de la comprendre. La souffrance est la Première Noble Vérité. Toucher la Première Noble Vérité est une pratique très profonde. Il y a un bodhisattva dont le nom est Avalokita, Avalokiteshvara, cela signifie : la personne qui peut écouter la souffrance afin d'être libre. Ishvara signifie liberté, Avalokita signifie écouter. Écoutez seulement et vous obtenez la liberté dont vous avez besoin. Et écouter, ici, en premier lieu, est l'écoute de notre propre souffrance. Avec l'énergie de la pleine conscience, nous pouvons aller en nous, avec nos peurs, et nous pouvons utiliser l'énergie de la pleine conscience de la respiration afin de reconnaître et d'embrasser l'énergie de la douleur, du désespoir, de la colère en nous, et c'est un processus de guérison. Les monastiques sont entraînés à chanter de telle façon que quand ils chantent le nom pour la première fois, ils entrent en contact avec eux-mêmes, et touchent la souffrance intérieure, la souffrance de leurs parents et ancêtres. Et quand ils chantent le nom pour la deuxième fois, ils se laissent entrer en contact avec la souffrance de ceux qui sont autour d'eux et dans le monde. Et la pratique est d'aider l'énergie de la compassion à naître. Quand la compassion naît dans votre cœur, vous souffrez moins tout de suite, et vous pouvez commencer à vous regarder et à regarder le monde avec les yeux de la compassion, et la transformation et la guérison prennent place. Avalokiteshvara n'est pas un Dieu qui existe en dehors de nous. Chacun d'entre nous a la capacité d'écouter et de comprendre la souffrance, et de laisser la compassion s'élever. Donc l'énergie de la compréhension et de la compassion en nous est le bodhisattva lui-même. Ce n'est pas prier pour un Dieu pour notre transformation et guérison, mais une pratique pour générer l'énergie de la compréhension et de la compassion. En écoutant, on ne doit pas faire beaucoup, la seule chose que nous faisons est que nous nous laissons être présent, dans l'ici et maintenant, avec notre corps relaxé. Et il est possible de stopper toutes les pensées, parce que les pensées vont nous emmener autre part, et elles ne nous laissent pas être dans l'ici et maintenant. Alors la meilleure façon est d'être conscient de notre inspiration et de notre expiration. Inspirant, nous suivons notre inspiration, expirant, nous suivons notre expiration, et nous devenons notre inspiration et expiration. Et c'est la meilleure façon de stopper toutes les pensées, et de ne pas laisser le passé, le futur, ou les projets nous emporter. Et puisque les personnes autour de nous pratiquent la même chose, nous pouvons compter sur l'énergie collective afin de continuer d'être dans l'ici et maintenant, avec notre corps relaxé. Il y a toujours des tensions et de la douleur dans notre corps, nous avons laissé les tensions et les douleurs s'accumuler dans notre corps. Nous devrions avoir la chance de laisser les tensions être relâchées, et d'aider à réduire la douleur dans notre corps. Si nous savons comment stopper nos pensées, laisser notre corps être relaxé, et laisser l'énergie collective de la sangha pénétrer dans notre corps, nous pouvons relâcher facilement les tensions de notre corps. Nous n'avons rien à faire, juste laisser l'énergie de la sangha nous embrasser, et d'aider à relâcher les tensions en nous, et en quelques minutes, nous pouvons nous sentir plus légers, mieux, et si nous avons un bloc de douleur ou de peine ou de peur ou de colère ou de désespoir dans notre cœur, il est temps pour nous d'ouvrir notre cœur, et de laisser l'énergie de la sangha pénétrer, et d'aider à embrasser la douleur pour nous. « Chère sangha, voici ma douleur, voici ma peine, voici mon désespoir. Mes énergies de pleine conscience et de concentration ne sont pas assez fortes pour les embrasser, alors s'il-te-plaît, aide-moi, embrasse ce bloc de douleur, de colère et de désespoir pour moi. » Et nous pratiquons comme une goutte d'eau, nous laissant être embrassé par la rivière toute entière. Pour être transporté par la rivière, nous n'avons rien besoin de faire, nous nous confions à la sangha, cela signifie prendre refuge, nous abandonner à la sangha. Et si nous laissons l'énergie de la sangha pénétrer dans notre cœur, et embrasser notre douleur et notre peine, nous nous sentirons mieux après quelques minutes de pratique. Ceci peut prendre place ce soir même. Et si nous avons quelqu'un proche de nous qui souffre en ce moment profondément, qui ne pouvait pas venir ce soir pour la retraite, nous pouvons très bien lui envoyer cette énergie collective. Pensez seulement à cette personne, ou prononcez son nom silencieusement, et alors il y aura une connexion, et cette énergie sera conduite vers cette personne juste à ce moment, et chez elle ou dans un hôpital, cette personne se sentira mieux.

( Cloche )

( Chant )

Namo-Valokiteshvaraya


( Cloche )

 

« Inspirant, je suis conscient que la Sangha est là, ma Sangha est là autour de moi. Expirant, je souris à ma Sangha avec bonheur. » « Ma Sangha est là. Souriant à la Sangha. »

 

( Cloche )

 

Cultiver l'esprit

Chère Sangha, le Bouddha a dit dans l'Anguttara Nikaya : « Il y a une chose qui, laissée non cultivée, apporte beaucoup de souffrance. Quelle est cette chose ? Il y a quelque chose qui, bien cultivée, apporte beaucoup de bonheur. Quelle est cette chose ? » La réponse est : notre esprit. Un esprit non cultivé peut apporter beaucoup de souffrance. Un esprit cultivé peut apporter beaucoup de bonheur, et c'est pourquoi la pratique de cultiver le bonheur est la pratique de cultiver l'esprit ; l'esprit est la fondation de tout bonheur, de toute souffrance. Le terme pali citta bhavana signifie cultiver l'esprit. Cultiver l'esprit est la pratique. Une pratique qui peut apporter le bonheur, une pratique qui peut transformer la souffrance. Afin de cultiver, nous avons besoin du terrain, de la terre, nous avons besoin des graines, nous avons besoin de l'eau, nous avons besoin du compost, nous avons besoin de l'air, nous avons besoin du soleil, nous avons besoin de la pluie. Et un pratiquant a besoin de toutes ces conditions afin de réussir dans sa culture du bonheur, sa culture de l'esprit. L'esprit est la terre, l'esprit est le terrain, l'esprit est le jardin, et si le terrain a été laissé non cultivé pendant longtemps, il devient très dur, de nombreuses mauvaises graines ont été plantées, et il y a beaucoup d'épines, beaucoup de mauvaises herbes qui poussent. Il n'y a pas de fleurs, pas de fruits, rien de bien, parce que le terrain a été laissé non cultivé pendant longtemps. Alors beaucoup d'entre nous ont laissé leur esprit non cultivé pendant longtemps, et nous avons des mauvaises graines, les graines de la colère, de la peur, du désir, et ainsi de suite, enracinées dans la terre, et nous avons investi beaucoup de non bonheur et de souffrance. Ainsi, nous avons besoin d'un jardinier afin de prendre soin du terrain. Et qui est le jardinier ? L'esprit d'éveil, la bodhicitta, le désir de pratiquer. C'est le jardinier. Nous avons un jardin, nous avons besoin d'un jardinier. La volonté de pratiquer, le désir de pratiquer, et dans la tradition bouddhiste, nous appelons ce jardinier l'esprit d'amour, l'esprit d'éveil, l'esprit, l'intention d'apporter l'amour, l'intention d'apporter la compréhension, l'éveil, c'est pourquoi nous avons besoin d'un fermier, d'un jardinier. Et nous l'avons, nous sommes ce fermier, nous sommes ce jardinier, parce que nous avons l'intention de prendre soin de notre terrain, de faire une révolution, de commencer à cultiver le terrain. Nous avons cette sorte d'énergie. Si quiconque d'entre nous a l'intention de pratiquer, il est un jardinier, il a l'esprit d'amour, il a l'esprit d'éveil. Nous avons besoin de l'intention de pratiquer, nous avons besoin d'un jardinier. Et alors nous avons besoin des graines. Bien sûr, nous devons rendre le terrain possible à cultiver, et nous avons besoin de la graine à planter, mais nous ne nous faisons pas de soucis pour les graines, parce que nous savons que les bonnes graines sont en nous. Nous n'avons pas besoin d'apporter les graines de l'extérieur. Si le terrain est cultivé, nous avons déjà les graines enterrées profondément dans la terre. Et si nous savons comment arroser la terre, nous savons comment apporter les éléments de nourrissement, alors le terrain de notre esprit apportera des fleurs et des fruits de bonheur. Et nous avons aussi besoin d'un environnement, et c'est une sangha. Nous avons besoin du soleil, nous avons besoin de la pluie, et la sangha, la communauté de pratique, peut nous guider, peut nous aider, peut nous soutenir, peut nous protéger, peut nous fournir afin que nous réussissions dans notre essai de transformer la terre, de cultiver la terre, de planter les graines, et de récolter. Et nous avons toutes ces conditions. La graine d'amour, nous l'avons. Tout le monde a la capacité d'aimer. La graine de compréhension, nous l'avons. Nous sommes capables d'être en pleine conscience, d'être compréhensifs, d'aimer, et avec la pratique, comme jardinier, nous pouvons faire éclore les fleurs, les fruits d'amour, de compréhension, et de bonheur.


Le plus grand des miracles

Dans la tradition bouddhiste, nous disons que le dharma est bon au début, que le dharma est bon au milieu, et que le dharma est bon à la fin. Cela signifie qu'aussitôt que vous prenez le dharma et commencez à pratiquer, le bonheur et la paix et la joie sont déjà possibles. Vous ne devez pas attendre le futur afin de commencer à expérimenter la paix, la compassion, la joie, et le bonheur. Il n'y a pas de chemin vers le bonheur. Le bonheur est le chemin. Il n'y a pas de chemin vers la paix. La paix est le chemin. Il n'y a pas de chemin vers l'éveil. L'éveil est le chemin. Et ceci est très vrai dans cette pratique. Supposons que vous parlez de l'éveil. Vous pensez que vous devez vous efforcez très dur afin d'atteindre d'éveil, après cinq années, ou dix années, ou une vie entière. Mais ce n'est pas le cas. L'éveil peut être possible dans l'ici et maintenant. L'éveil est toujours l'éveil de quelque chose, et cet éveil peut être cultivé. Quand vous pratiquez la respiration en pleine conscience par exemple, vous inspirez simplement et devenez conscient de votre inspiration. Et quand vous inspirez, vous obtenez l'éveil que vous inspirez. La conscience de la respiration est une forme d'éveil. Il y a des personnes qui inspirent et expirent toute la journée mais qui ne savent pas qu'elles inspirent et expirent. Et quand vous inspirez en pleine conscience, vous êtes conscient du fait que vous inspirez, c'est déjà le début de l'éveil. Vous êtes éveillé au fait que vous inspirez. Il y a la lumière, il y a la compréhension, il y a la vision que vous êtes là et que vous inspirez. Et si la pratique va un peu plus en profondeur, vous obtenez l'éveil plus profondément. Inspirant, vous remarquez soudainement que vous êtes vivant. « Inspirant, je trouve que je suis vivant, encore vivant. » Et c'est un fait, parce que quelqu'un qui est déjà mort ne peut plus inspirer. Et parce que vous inspirez, vous savez que vous êtes vivant, c'est une découverte, c'est un éveil, et vous touchez un miracle, le miracle d'être vivant. Chers amis, d'être vivant, d'être encore vivant est un miracle, et c'est le plus grand des miracles d'être vivant, et nous obtenons cet éveil juste en inspirant. Donc l'éveil est possible juste ici et juste maintenant, et cet éveil peut apporter le bonheur, peut apporter la joie, et c'est pourquoi quand vous expirez, vous pouvez déjà célébrer le fait que vous êtes vivant. Le bonheur est possible juste ici et maintenant, l'éveil aussi, la joie aussi, et c'est le dharma qui est bon au début, bon au milieu, et bon à la fin, et vous ne devez pas souffrir en pratiquant le dharma. Pratiquer le dharma est une chose très agréable, qui apporte la concentration, la pleine conscience, compassion, compréhension, et bonheur tout de suite. Quand vous inspirez et que vous ramenez votre esprit à votre corps, vous vous connectez à votre corps, vous entrez en contact avec votre corps, vous savez que vous avez un corps, vous êtes conscient que vous avez un corps, vous êtes éveillé au fait que vous avez un corps. Beaucoup d'entre nous passons deux heures, trois heures avec nos ordinateurs, et nous sommes complètement perdus, et nous ne nous souvenons pas que nous avons un corps, et de cette façon, nous devenons aliénés de notre corps, et si nous continuons comme cela, un jour, nous sommes très malade. Si nous devenons aliéné de notre corps, nous ne savons pas que nous sommes vivant sur Terre, nous sommes séparé de notre corps, de la Terre mère, de l'air, de l'eau, des arbres. Et c'est pourquoi inspirer est un acte d'éveil, un acte de compassion, parce que quand vous ramenez votre esprit à votre corps, vous êtes gentil avec votre corps, vous vous connectez à votre corps, et si vous savez comment relâcher les tensions de votre corps en expirant, c'est un acte de compassion dirigé vers votre corps, alors la compassion, l'amour, la compréhension, le bonheur, l'éveil, tout est possible avec juste une inspiration ou un pas fait en pleine conscience.


Toucher l'éternité dans le moment présent

Nous ne pratiquons pas afin de renaître dans une Terre Pure lointaine, ou dans le Royaume de Dieu dans le futur. Nous pratiquons afin de revenir à la vie, dans l'ici et maintenant, et si nous sommes capables de toucher profondément les merveilles de la vie, la merveille de notre corps, de la planète Terre, du soleil, de la rivière, des constellations, nous pouvons toucher les merveilles de la vie dans l'ici et maintenant et obtenir la satisfaction dans le moment présent. Nous ne devons pas mourir afin de d'aller au Royaume de Dieu et de faire cette expérience. En fait, nous devons être très vivants, et être vivant est possible. Avec une inspiration, vous pouvez revenir dans l'ici et maintenant, corps et esprit ensemble, complètement établi dans l'ici et maintenant, et vous êtes en position de toucher votre corps, d'entrer en contact avec votre corps. Vous êtes dans une position d'entrer en contact avec la belle planète Terre, avec le beau cosmos qui est là disponible dans l'ici et maintenant, et cela peut apporter un sentiment de satisfaction, juste dans l'ici et maintenant. Nous ne cherchons pas l'éveil, la satisfaction dans le futur, nous touchons l'éternité dans le moment présent, parce que l'éternité est disponible dans le moment présent. C'est comme l'eau qui est disponible dans la vague. Quand vous touchez la vague, vous touchez l'eau, quand vous touchez le moment présent avec pleine conscience et concentration profonde, vous pouvez toucher l'éternité, et c'est la pratique. Donc la satisfaction du moment présent est notre pratique, et ceci est possible avec pleine conscience et concentration. La pleine conscience et la concentration sont deux sortes d'énergie qui peuvent être générées toute la journée. Quand vous vous brossez les dents, vous pouvez choisir de vous brosser les dents en pleine conscience, et vous réjouir de chaque moment du brossage des dents. Vous n'essayez pas de finir de vous brosser les dents afin de faire autre chose. C'est merveilleux de vous brosser les dents. C'est le dharma, et vous pouvez choisir de rester dans la Terre Pure du Bouddha, dans le Royaume de Dieu en vous brossant les dents. Vous n'essayez pas de vous dépêcher de finir afin de faire autre chose. Et vous apprenez l'art du brossage des dents de terre façon que durant le temps du brossage de dents, vous ayez la liberté, vous ayez la joie, vous restiez vivant. Et les deux minutes ou trois minutes du brossage de dents est méritent d'être vécues, parce que pendant ces moments, vous pouvez aussi toucher l'éternité, vous pouvez aussi toucher toutes les merveilles de la vie dans ces moments, grâce à la pleine conscience et à la concentration. Le plus vous êtes concentré, le plus vous êtes en pleine conscience, le plus profondément vous touchez les merveilles de la vie, et la satisfaction peut être atteinte. Vous n'avez pas besoin de pouvoir, d'argent, de succès, de sexe, afin d'obtenir ce genre de satisfaction. Vous apprenez à vous asseoir de telle façon que la satisfaction soit possible en étant assis à chaque moment. Nous pouvons nous asseoir d'une façon qui laisse notre corps se relaxer. Nous pouvons nous asseoir de façon que nous soyons pleinement vivant. Nous pouvons nous asseoir de telle façon que nous devenions une personne libre, n'étant pas emporté par les soucis et les regrets concernant le passé, n'étant pas emporté par les peurs et les incertitudes à propos du futur. Asseyez-vous comme une personne libre, et ceci est possible avec la pratique de l'assise en pleine conscience, de la respiration en pleine conscience, vous pouvez vous réjouir de chaque inspiration et expiration, et rester vivant, et toucher les merveilles de la vie dans le moment présent.


Toutes les fleurs sont impermanentes

Vous devez vous entraîner pour le bonheur, le bonheur doit être cultivé. Et comment ? Avec la pleine conscience et la concentration. La pleine conscience et la concentration sont deux sortes d'énergie qui apportent toujours la vision profonde. La vision profonde est la compréhension, la vision profonde est à propos de l'éveil. Quand vous entrez en contact avec votre souffrance, vous en venez à comprendre la nature de votre souffrance, c'est une sorte de vision profonde, c'est une sorte d'éveil, parce que la compréhension, la vision profonde, apportent toujours la libération, la liberté, et la compassion. Nous savons que la souffrance est une sorte de fleur. Les fleurs du mal. Le bonheur est aussi une sorte de fleur, et les deux, souffrance et bonheur, sont impermanents. Dans notre jardin, nous cultivons les fleurs de bonheur, nous cultivons les fleurs de joie, parce que nous voulons produire des fleurs de joie et de bonheur. Mais en même temps, nous savons que les fleurs de bonheur sont impermanentes. Toutes les fleurs sont impermanentes. Mais vous pratiquez de telle façon que nous ne devenons pas désespérés et plein de soucis quand les fleurs deviennent quelque chose d'autre, comme les détritus, le compost. Parce que si nous savons que les fleurs sont impermanentes, nous ne souffrons pas. Et c'est pourquoi quand les fleurs deviennent des détritus, nous ne souffrons pas, parce que nous savons comment cultiver d'autres fleurs. Fleurs après fleurs. Et nous savons comment bien utiliser les fleurs qui sont devenues des détritus afin de nourrir une nouvelle génération de fleurs. C'est comme quand vous faites pousser une fleur de lotus, vous savez que vous ne pouvez pas faire pousser les fleurs de lotus sur le marbre. Vous devez les faire pousser dans la boue. Sans boue, vous ne pouvez pas avoir de belles fleurs de lotus. Donc la souffrance a une sorte de rôle dans la confection des fleurs. Et si nous sommes un bon pratiquant, nous ne discriminons pas contre la souffrance. Nous voyons, nous regardons profondément, et nous voyons la valeur de la souffrance, l'utilité de la souffrance, comme un jardinier biologique, nous savons comment préserver les détritus, les déchets, afin de les transformer en compost pour nourrir les fleurs. Vous ne devez rien jeter si vous êtes un bon jardinier biologique. Donc un bon pratiquant n'a pas peur de la souffrance, il peut sourire à la souffrance, parce qu'il sait comment faire une bonne utilisation de la souffrance afin de nourrir le bonheur. Et c'est la façon de cultiver le terrain de l'esprit. Vous n'avez pas peur de la souffrance. Nous devrions comprendre la nature de la souffrance, nous devrions voir la valeur, l'utilité de la souffrance, et nous devrions être capables de faire une bonne utilisation de la souffrance afin de développer, de nourrir les fleurs du bonheur. Et nous savons que les fleurs de la souffrance sont aussi impermanentes, c'est pourquoi nous n'en avons pas peur. À la fois le bonheur et la souffrance sont impermanents, et il y a une connexion, une connexion très profonde, entre la souffrance et le bonheur. Sans l'un, l'autre ne peut pas être. D'habitude, avec notre esprit de discrimination, nous voulons choisir seulement le bonheur, nous voulons jeter la souffrance, parce que nous n'avons pas la sagesse de non-discrimination. Supposons que nous regardions ce morceau de papier, et nous pouvons distinguer entre le côté gauche et le côté droit. Et nous savons très bien que le gauche et le droit inter-sont. Le gauche et le droit reposent l'un sur l'autre afin de se manifester. Sans le gauche, le droit ne peut pas être. Sans le droit, le gauche ne peut pas être. Si vous êtes politiquement de gauche, vous ne devriez pas souhaiter que la droite disparaisse complètement, parce que si elle disparaît complètement, vous disparaissez aussi en même temps. Le gauche et le droit ne peuvent pas être par eux-mêmes tout seuls. Ils doivent inter-être ensemble. Ce sont les enseignements de l'inter-être du Bouddha. Alors regardons la souffrance et le bonheur avec notre vision profonde de l'inter-être. Sans souffrance, il n'y a pas de bonheur. Sans bonheur, il n'y a pas de souffrance. La fleur et les détritus inter-sont, et nous devons être habile comme jardinier, nous ne devrions pas discriminer, nous devrions faire une bonne utilisation de la souffrance afin de faire grandir, de nourrir nos fleurs. Il y a une connexion profonde entre les deux. Nous n'essayons plus de fuir notre souffrance, nous voulons embrasser notre souffrance profondément, avec pleine conscience et concentration afin de comprendre. Et la compréhension apportera la compassion, soulagement et guérison, et les fleurs du bonheur.

 

( Cloche )

 

Engagement

Avoir l'occasion de rester ensemble pendant six jours est très rare, et il est possible pour nous de faire une bonne utilisation de notre temps ensemble. Nous devrions être capables d'investir chaque moment de notre temps ensemble afin de générer l'énergie de la pleine conscience, de la concentration et de la vision profonde. C'est l'énergie du jardinier. Si le jardinier est un bon jardinier, c'est parce qu'il est fait de l'énergie de la pleine conscience, de la concentration et de la vision profonde. Et avec ces trois énergies, il sera certainement capable de produire les fleurs de bonheur et de joie, et de transformer les fleurs, les détritus de souffrance et de désespoir. Je promets de faire de mon mieux. Je promets d'être avec mon inspiration et mon expiration, où que je me trouve. Dans une salle de bain, dans une salle de méditation, marchant à l'extérieur, me brossant les dents, mangeant mon petit déjeuner, je promets de rester avec moi-même, de laisser mon esprit être avec mon corps. Je promets que chaque pas que je fais sois un pas en pleine conscience, je veux rester dans l'ici et maintenant à chaque pas, je ne veux pas me perdre dans le futur et dans le passé, et chacun d'entre nous devrait faire cette promesse. Nous allons faire une bonne utilisation de notre temps ensemble, afin de générer l'énergie de la pleine conscience, de la concentration, qui devrait amener la vision profonde. Et le bonheur et le succès de notre retraite dépend de cet engagement. C'est un plaisir de combiner notre pratique pour générer ensemble ces merveilleuses énergies de pleine conscience, concentration et vision profonde, les fondations de tout bonheur, paix et joie. Chaque jour, nous aurons une heure pour pratiquer la méditation marchée ensemble, mais le reste de la journée, à chaque fois que nous avons besoin de bouger d'un endroit à un autre, appliquons l'art de la marche en pleine conscience et réjouissons-nous de chaque pas. Vivant dans le monde, nous avons l'habitude de courir, de marcher et de courir rapidement, donc il y a une sorte d'habitude de courir, et la pratique de la respiration en pleine conscience nous aide à reconnaître l'habitude de courir, afin que nous puissions ralentir et nous réjouir de chaque respiration. Chacun de vos pas en pleine conscience contribue à faire se manifester le Royaume de Dieu dans l'ici et maintenant. Ne nous privons pas du Royaume, de la Terre Pure. Le Royaume et la Terre Pure sont possibles dans l'ici et maintenant avec nos inspirations et expirations en pleine conscience, avec des pas en pleine conscience. Ensemble, nous rendons le Royaume disponible pour chacun de nous dans l'ici et maintenant. Et quand nous nous lavons les dents, quand nous mangeons notre petit déjeuner, quand nous prenons une douche, nous pouvons toujours nous réjouir de ces moments avec notre respiration en pleine conscience, et nous sentir vivant, et nous réjouir de chaque moment. Je vous verrai demain matin pour la méditation marchée. Merci.


( Cloche )


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Enseignement donné le 5 avril 2012 en anglais,
traduit et transcrit par Pháp Thân