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Publié par La Pluie du Dharma

23 Décembre 2016 , Rédigé par Maison de l'Inspir

Écouter sa colère pour la transformer

Ce jour-là, une colère m'emporta si soudainement et si violemment que j'ai agressé verbalement la personne qui venait de me faire un reproche justifié.... malgré de nombreuses années de pratique des entraînements à la pleine conscience, de l'écoute compatissante et de la parole aimante et malgré mes compétences en communication non-violente : un comble !

Heureusement, je l'ai réalisé et j'ai pu rejoindre mon île intérieure pour m'excuser sincèrement sur le champ. Ouf, merci la pratique.

Le lendemain matin, durant ma méditation assise, j'ai eu le cœur à être là pleinement pour cette part de moi impulsive qui s'était manifestée après avoir réussi, ce qui n'est pas toujours le cas, loin de là, à m'établir sereinement le corps détendu, le cœur en paix et l'esprit libre... peut-être que c'est mon aspiration à comprendre et à aimer vraiment qui en avait produit l'énergie ?

J'ai donc évoqué la situation de la veille à l'origine de mon agressivité pour la revivre ‘sensoriellement’, consciemment, concentré sur ma respiration et mes perceptions corporelles avec la curiosité de découvrir d'où venait cette sur-réaction impulsive disproportionnée.

Pas de réponse pendant une minute, trois minutes, cinq minutes et je restais attentif, en paix, accueillant quand j'ai soudain ressenti une violente douleur à la mâchoire et des bourdonnements dans l'oreille, sur le côté droit du visage ????

Je suis resté concentré sur ma respiration et sur ce qui se manifestait ici et maintenant dans mon corps, sans penser, sans analyser, sans interpréter, sans mots, sans gestes pendant une à deux minutes. La douleur à la mâchoire et les bourdonnements dans l'oreille se sont progressivement estompés et une sensation de chaleur et de détente s'est diffusée sur mon visage et dans ma poitrine pendant que ma respiration devenait plus profonde.

Mon mental questionnant le rapport entre cette douleur soudaine et ma quête de compréhension du sens de ma réaction agressive de la veille, j'ai eu l'intuition claire que mon enfant intérieur venait de me montrer ce qu'il subissait quand tout petit il faisait des "bêtises" : il recevait une "bonne" gifle !

Je n'ai pas eu sur le champ l'élan de lui manifester ma tendresse par une caresse de la main sur la joue douloureuse comme me l'a suggéré plus tard une grande sœur à qui je m'en étais ouvert. Je l'ai fait depuis....

Et puis j'ai persévéré avec la pratique des quatre mantras de l'amour que notre cher Thây nous a offert : "Mon enfant intérieur giflé, je sais que tu es là et je suis heureux", "Je sais que tu souffres" "sais-tu que j'ai besoin de toi ?"

Je lui ai dit qu'il n'était plus seul et que lorsqu'il nous arrivera encore de faire des bêtises, je serai là pour respirer avec lui et le protéger. Il m'a dit qu'il était soulagé de sa peur, que ce dont il avait besoin c'était de respect - ne pas être battu, blessé - et de liberté - de s'amuser, de découvrir, d'expérimenter. Il m'a permis de retrouver de la "fraîcheur" - de la spontanéité - et petit à petit son énergie qui était devenue défensive se transforme en enthousiasme, en joie.

La vie est belle, il n'est pas seul et il y a bien d'autres "formations mentales" personnelles et collectives en guérison et en transformation !

Et comme dit Thây :

"Il n'y a pas de chemin vers le bonheur, le bonheur est le chemin"

Bonne route