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Publié par La Pluie du Dharma

19 Janvier 2017 , Rédigé par Maison de l'Inspir

 

« Qu’est-ce que la paix ? La paix c’est l’absence de conflit… »

(TNH - Enseignement du 07/07/2014)

La cinquième branche de notre arbre des Facteurs d’Éveil est la Paix, l’aisance, la détente, le bien-être du corps et de l’esprit ( prashrabdhih en sanskrit ), et cette Paix, ce bien-être est toujours accompagné de la Diligence, de l’énergie.

Nous voici déjà arrivés au cinquième facteur d’éveil : la paix, le bien-être. Nous savons bien que le bien-être est essentiel pour toucher la paix en soi-même, car nous avons tous déjà expérimenté dans notre vie de tous les jours des tensions, des malaises, de la tristesse ou du découragement. Nous avons sûrement, pour la plupart d’entre nous, cédé à la dispersion et à l’agitation dans nos vies professionnelles et quotidiennes, ayant mille choses à faire à la fois et n’ayant jamais le temps de faire ces choses-là. À peine arrivés à la maison après le travail, nous voilà déjà à courir partout pour s’occuper du repas du soir, des enfants, de la lessive… A peine levé nous courons déjà car nous sommes en retard pour l’école, les transports en commun, le travail, et nous n’avons bien souvent pas le temps de prendre un petit déjeuner tranquillement. Presque tout le monde connaît ces situations de la vie quotidienne.

Le bien-être c’est aussi la troisième Vérité Noble, c’est-à-dire la cessation de la création de la souffrance ( nirodha ) ; nous nous abstenons de faire quelque chose qui nous fait souffrir. Cette troisième vérité nous dit que l’abandon des afflictions est possible (le Cœur des Enseignements du Bouddha - TNH).

Un maître vivait autrefois avec ses disciples dans un temple. Un jour, l’un de ses disciples lui demanda : « Cher maître, que diriez-vous d’organiser un pique-nique ? » Le maître répondit : « Oui, c’est une très bonne idée. Allons pique-niquer un jour. » Mais ils furent si occupés qu’ils ne trouvèrent jamais le temps. Une année passa, puis deux, puis trois, sans qu’ils soient allés pique-niquer. Un jour, alors qu’ils se trouvaient en ville, ils virent une procession funèbre. Le maître demanda à ses disciples : «Qu’est-ce que c’est ? » Et un disciple répondit : « Ils vont pique-niquer. C’est le seul jour où ils vont pique-niquer, quand ils meurent. » TNH - La paix en soi, la paix en marche

Cette histoire nous enseigne que nous devrions prendre suffisamment de temps pour nous détendre et avoir du bien-être dans notre vie, non seulement pour soi-même mais aussi pour ceux, et avec ceux, qui nous entourent. Et pour cela nous ne devons pas attendre un moment propice dans le futur, ce moment est déjà là, disponible, car cela peut être un moment de paix si nous le désirons vraiment. C’est le sens de notre pratique de la méditation. La détente, l’aisance, le calme ou la tranquillité sont des éléments nécessaires à la pratique de la méditation, ils sont un facteur d’éveil essentiel pour atteindre et goûter la Paix.

Il y a encore notre façon de nous nourrir qui peut nous rendre plus paisible. Nous vous invitons à lire ou relire le 5ème entraînement des Cinq Entraînements à la Pleine Conscience : « Transformation et guérison », ainsi que le Soutra des Quatre Sortes d’Aliments (n° 373 Samyuktagama) dans le livre « Chants du Cœur » page 205. Les Quatre Sortes d’Aliments sont la nourriture comestible, les impressions sensorielles, la volition, la conscience.

Mais est-ce que nous trouverons la Paix un jour prochain dans le futur, ou bien quelque part au bout d’un chemin ? Est-ce que la Paix est un but, un objectif à atteindre ? Est-ce que nous pourrons trouver la Paix dans les possessions matérielles ou les plaisirs sensuels de la vie quotidienne ?

Est-ce que la Paix sera présente en nous si nous n’avons seulement qu’une idée de ce qu’est la paix, ou bien si nous nous limitons juste à avoir une intention de paix ?

Notre Maître nous a enseigné qu’une simple intention n’est pas suffisante si cette intention n’est pas concrétisée par un acte. Vouloir être en paix n’est pas suffisant. La Paix est une pratique à part entière et cela commence tout de suite.

Propositions de pratique :

  • Avant de se lever, prendre le temps de faire quelques respirations conscientes en laissant venir un demisourire (penser au gatha du réveil)
  • En rentrant du travail, se poser quelques minutes en faisant une méditation assise ou bien une relaxation totale : simplement s’assoir ou s’allonger juste pour prendre conscience de son corps et de la respiration en relâchant les tensions

« j’inspire, je prends conscience de mon corps conscience du corps »

« j’expire, je relâche toutes les tensions de mon corps relâcher les tensions »

  • Pratiquer la marche en pleine conscience, surtout si on ressent de la colère ; cette marche peut aussi être pratiquée jusqu’à sa voiture ou jusqu’au transport, elle peut encore être pratiquée au travail pour aller aux toilettes ou à la machine à café, et bien sûr chez soi de la chambre au salon (un pas j’inspire, un autre pas j’expire) ou dans les escaliers :

« En montant et en descendant les escaliers, mes pas sont doux et légers.

Quand j’entends mes talons claquer, je sais que je ne suis pas vraiment arrivé. »

  • Cultiver le bien-être : prendre du temps pour soi-même dans sa vie de tous les jours afin de générer l’énergie de paix, par exemple : se donner le temps de se préparer une boisson chaude, un thé, un café, avec son compagnon, sa compagne… « boire un thé pour se retrouver » (Thầy)
  • Cultiver la paix en soi : « la souffrance ce n’est pas tout » (Thầy)

Pratiquer la détente en marchant, en s’asseyant ou en faisant une relaxation totale, conscient, consciente, du corps et de la respiration en se nourrissant de la beauté qui nous entoure : à mettre en œuvre dès que l’on souffre, mais pas seulement, ne pas attendre de souffrir pour faire cela : « je me réjouis de ne pas avoir mal aux dents » !

Pratiquer l’observation de ses sensations : agréables, désagréables ou neutres, sachant qu’une sensation neutre peut très vite devenir agréable, simplement en reconnaissant les sensations pour ce qu’elles sont, des sensations n’ayant pas d’existence séparée, et les laisser partir.

« La vie est pleine de souffrance mais elle est aussi remplie de merveilles, comme le ciel bleu, le soleil, les yeux d’un bébé. Souffrir n’est pas tout ; nous devons aussi être en contact avec les merveilles de la vie. Elles sont tout autour de nous, partout, à chaque instant. »

(La paix, un art, une pratique - Thích Nhất Hạnh)

 

  • Quatre sortes de nourritures :

Essayer de se nourrir en regardant profondément d’où provient la nourriture et être conscient de la souffrance générée pour avoir cette nourriture. Nous savons que la nourriture ne vient pas seulement du supermarché, que la viande ne vient pas seulement de chez le boucher.

Apprendre à réserver un jour de la semaine où peut-être on évitera de manger de la nourriture d’origine animale et ainsi on évitera de contribuer à la souffrance animale et au changement climatique (cette pratique est très bénéfique pour cultiver la paix en soi et dans le monde).

Prendre conscience de quelle manière on absorbe les impressions sensorielles chaque jour, comment on nourrit notre intention de vie, la volition, et comment à chaque instant on arrose les graines dans le tréfonds de notre conscience, l’Alaya.