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Publié par lapluiedudharma.over-blog.com

La Consommation en Pleine Conscience

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Cher Bouddha, je suis très heureux d’être végétarien, ou de pouvoir l’être en grande partie. (17)  En tant que tel, j’ai la possibilité de nourrir la compassion qui est à la base d’une vie heureuse. Alors que je regarde autour de moi, je vois beaucoup d’animaux qui sont amenés à se manger les uns les autres afin de demeurer en vie. L’araignée mange la mouche ou le papillon. Le serpent mange la grenouille. L’oiseau mange la chenille ou le poisson. Le chat mange la souris. Le tigre mange le cerf. Je ressens beaucoup de gratitude du fait de ne pas être obligé de manger la chair d’autres êtres vivants.

 

Je sais que les espèces végétales veulent vivre également et non mourir, mais ces sentiments sont probablement très petits comparés aux sentiments et à la peur de mourir des espèces humaines et animales. Je sais que par compassion les Êtres Eveillés (les Bodhisattvas) n’éprouvent pas le désir de manger la chair d’espèces vivantes ; et je veux moi aussi vivre comme un Bodhisattva (un Être Eveillé). Cher Bouddha, dans le « Soutra de la Chair du Fils », tu enseignes à manger dans la Pleine Conscience de sorte à pouvoir maintenir et développer la compassion. (18) Dans ce soutra tu as dit à tes disciples que ne pas manger en Pleine Conscience revient à manger la chair de nos propres fils ou de nos propres filles. Je suis conscient que, lorsque je mange la chair des êtres vivants, c’est comme si je mangeais la chair de mon propre petit enfant.

 

(17) Dans la tradition monastique bouddhiste on ne consomme pas de viande, sauf sous certaines conditions telles que pour sauver sa vie si c’est nécessaire, ou bien comme au temps du Bouddha lorsque c’était offert en aumône pourvu que l’animal n’ait pas été spécialement tué pour la Communauté monastique. De nos jours nous avons accès à un grand choix d’alimentation végétarienne saine et nutritive. Bien qu’il soit demandé aux membres monastiques de la communauté du Village des Pruniers d’être végétariens, ça n’est pas une obligation pour les pratiquants laïcs. Pourtant, par le fait même de s’orienter vers une vie faite de Pleine Conscience et de compassion, nous sommes tous encouragés à manger végétarien, au moins partiellement.

(18) Pour tout commentaire sur « Le Soutra sur la Chair du Fils », se référer au livre de Thich Nhat Hanh « La Voie de l’Emancipation » (À paraître…).

 

Dans les pays développés nous mangeons beaucoup de viande et nous buvons beaucoup d’alcool, et cela a une influence néfaste sur notre corps et notre esprit. La production même de viande et d’alcool fait usage d’une quantité tout à fait disproportionnée de terres et de ressources, contribuant ainsi de manière directe à la pauvreté et à la faim dans le monde entier. Des quantités énormes de blé, de riz, de maïs et d’orge sont utilisées pour la production d’alcool ainsi que pour nourrir des animaux destinés à être vendus pour la consommation. Plus de 40 000 enfants meurent chaque jour dans le monde à cause d’insuffisance alimentaire. Cher Bouddha, tu enseignes que boire ainsi de l’alcool et manger de la viande, c’est ne pas se donner les moyens d’être vraiment conscient de la souffrance ni d’être capable de nourrir la compassion.

Si je considère que ces 40 000 enfants qui meurent chaque jour dans le monde ne sont pas mes propres enfants et petits-enfants, alors de qui le sont-ils ?

 

Cher Bouddha, j’ai fait le vœu sincère d’être végétarien, et cela seul me procure beaucoup de paix et de bonheur. Je sais par ailleurs que la nourriture végétarienne peut être très bonne tout en étant utile pour la santé. Cela m’encourage beaucoup de voir qu’à notre époque le nombre de personnes végétariennes est en pleine croissance. Beaucoup sont végétariens parce qu’ils savent que cela est bénéfique pour leur santé physique, mentale et spirituelle. Il y a aussi ceux qui le sont afin de nourrir toujours davantage de compassion. De plus, il existe des associations qui luttent pour la protection des animaux en protégeant leur habitat naturel, ou encore en empêchant l’utilisation abusive des animaux dans des expérimentations néfastes et dangereuses.

 

Touchons La Terre

 

Cher Bouddha, avec corps, parole et esprit en parfaite unité, je touche la Terre trois fois afin de nourrir ma prise sur conscience de la souffrance de toutes les espèces dans le monde et afin de m’aider à nourrir ma compassion. ( C )

 

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