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Publié par La Pluie du Dharma

 

Deuxième Soutra pour la retraite d'Hiver



1.    Les atomes seraient donc la cause ( hetu ) de la représentation ( vijñapti ) des organes (indriya). Or, puisque la connaissance ne paraît pas sous la forme de ces atomes, l’objet (visage) de cette représentation des organes qui doit être la cause de la connaissance n’est pas composé par les atomes, comme les organes ne sont pas l’objet.                                               
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2.    Ce qui paraît sans une apparence (c’est-à-dire une représentation) quelconque ne se produit pas de cette réunion. Parce que la réunion n’existe pas en substance, comme une deuxième lune. Ainsi les deux extérieurs (les atomes et la réunion) ne sont pas capables d’être l’objet ( visage ) de la perception.                                               
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3.    Quelques-unes disent que l’état de combinaison des atomes est la cause de la connaissance. Le caractère des atomes, par exemple : solidité (humidité, chaleur) etc. n’est pas l’objet ( artha ) de la représentation (vijñapti ).                                               
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4.    Selon les propositions des adversaires, les perceptions de vase, de coupe, etc. seraient identiques. La perception est donc différente à cause de la différence des formes dans les atomes qui existent en substance (  ).                                                        
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5.    Elle n’existe pas, car il n’y a pas en eux de différence dans la mesure. Par conséquent cette différence des formes existe non substantiellement, parce que si on avait entièrement exclu les uns après les autres les atomes qui forment le vase, la perception qui paraît comme ce vase aurait été détruite.                                                    
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6.    L’être ( bhāva ) qui est capable d’être perçu par l’intérieur (antara) et en même temps qui paraît comme extérieur, c’est l’objet ( antha ). Parce que la connaissance (vijñana) est l’être propre en soi (de l’objet extérieur) et que cet être propre en soi de l’objet extérieur dans la connaissance est aussi conditionnel même de la connaissance.                                        
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7.    Bien que l’objet percevable ne soit qu’une partie de la connaissance intérieure ou subjective, puisqu’il n’y a pas confusion, il est la cause conditionnelle de la connaissance. Et parce qu’on s’appuie sur un pouvoir en puissance ( sákti ), c’est aussi possible successivement. L’être propre du pouvoir en puissance que l’on croit l’organe même et qui agit simultanément avec l’objet (visage) est précisément l’organe.                         
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8.    Si on tient compte de la représentation ( vijñapti ) de la connaissance, la conception d’une base à ce pouvoir en puissance n’est pas contradictoire. Ainsi l’être propre de l’objet ( c’est-à-dire la connaissance qui possède la caractéristique de l’objet ) et le pouvoir en puissance de l’organe, tous deux possesseurs de la cause agissent réciproquement, comme la cause mutuelle ( paratantra ) s’est produite dans un temps sans commencement.