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Publié par La Pluie du Dharma

23 Décembre 2014 , Rédigé par Maison de l'Inspir 

 

Les Six Paramita, chemin de l’amour véritable

Troisième message de la Retraite d’Hiver 2014/2015 : Kshanti Paramita:

« L’Inclusivité est la capacité de recevoir, de supporter et de transformer la peine infligée par vos ennemis et aussi par ceux qui vous aiment. » (Le Cœur des Enseignements du Bouddha – TNH)

Il y d'autres traductions possibles de Kshanti comme: la patience et la persévérance.

Cela nous amène à poser un regard de compréhension sur tous ceux qui nous entourent, chez nous dans notre famille, sur le lieu de notre travail, dans la société, dans toutes les activités de notre vie. Chaque personne est différente, les uns nous aimeront et les autres non, nous-mêmes nous préfèrerons telle ou telle personne plutôt qu’une autre.

Dans notre pratique de la méditation, apprenons à poser ce regard de compréhension de manière égale sur chacun d’entre nous, afin de développer notre vision profonde pour que l’amour et la compassion puissent naître.

Offrons une fleur de lotus à ceux que nous aimons et qui parfois nous font souffrir, et offrons aussi une fleur de lotus à ceux qui ne nous aiment pas, car eux aussi ont ce potentiel de la Nature de Bouddha.

- Pour développer notre Inclusivité, nous pouvons pratiquer les Quatre Etats Illimités :

  1. Apprendre à regarder en profondeur toutes les personnes qui nous entourent avec le cœur de la Bonté Aimante (Maitri), afin de comprendre les faiblesses et les souffrances propres à ces personnes.
  2. Apprendre à poser sur notre entourage un regard de Compassion (Karuna), pour recevoir, embrasser et transformer toutes les sensations et perceptions agréables et désagréables qui nous seront données de vivre avec notre entourage sans rien rejeter.
  3. Apprendre à générer et nourrir la Joie (Mudita), la joie de vivre son idéal de vie, de respirer, d’être présent et disponible pour autrui, d’avoir tout ce dont nous avons besoin dans cette vie, et même plus, d’avoir une famille, d’être encore en bonne santé, etc…
  4. Apprendre à pratiquer l’Equanimité (Upeksha), en accueillant, d’une manière égale, dans notre vie tous les évènements qui se produisent inévitablement, qu’ils soient heureux ou moins heureux, tout comme la Terre reçoit sans jamais se plaindre, l’eau fraîche de la pluie, les fleurs parfumées, l’herbe verte mais aussi nos déchets, notre pollution chimique, l’urine, les excréments…

- Nous pouvons continuer à cultiver la pratique du sourire. La période des fêtes est souvent riche en rencontres. C’est une période propice pour offrir notre sourire, être profondément en contact avec les personnes que nous rencontrons, les regarder en prononçant mentalement « Que tu sois heureux et en paix », rester sans attente d'un résultat, être dans la non-poursuite, conscients de nos sensations corporelles et de nos émotions.

Pratiquons l’Inclusivité en lien avec les autres Paramita, comme la compréhension, la générosité, la méditation, car l’Inclusivité pratiquée toute seule ne pourrait pas transformer notre souffrance.

Le Bouddha nous a offert cet enseignement :

« Si vous versez une poignée de sel dans un petit bol d’eau, vous ne pourrez sûrement pas boire cette eau, mais si vous versez une poignée de sel dans une rivière, alors sans aucun doute vous serez capable de boire l’eau de cette rivière malgré la poignée de sel. »

Témoignage sur la pratique de la méditation Metta par un de nos amis pratiquants

Lorsque je rencontre une émotion de tristesse, de peur ou de colère, ou toute autre émotion, je l'accueille avec bienveillance et je pratique comme le Bouddha nous l'a enseigné dans « le sutra de la respiration consciente » afin de calmer cette émotion et de m'ouvrir à la vision profonde.

J'appelle en moi les grands êtres: Bouddha, Avalokiteshvara, Jésus..Je sens leur présence dans mon cœur. En respirant avec eux, je fais germer dans mon cœur les graines de paix et de joie qui sont dans ma conscience du tréfonds.

Maintenant, je me mets en lien avec ceux de mes proches qui rencontrent en ce moment ce même type d'émotion. Je suis en empathie avec eux. Je sens leur présence et la présence des grands êtres en moi.

Un avec eux, j'envoie à mes proches de l'énergie d'amour et de compassion, de paix et de joie.

Puis je me tourne vers tous ceux, qui, en ce moment sur notre planète, sont emportés par cette même émotion. Je procède comme précédemment, je leur envoie de l'énergie d'amour et de compassion, de paix et de joie.

Dans cette démarche, je m'ouvre progressivement à l'inter-Etre par cercles concentriques de plus en plus grands. Je peux aussi continuer cette méditation en me mettant en lien avec la souffrance des animaux, des végétaux, de la terre et en leur envoyant de l'énergie d'amour et de paix.

Je peux aussi effectuer cette méditation sur l'Inclusivité par d'autres pratiques comme celle du toucher de la terre ou de la récitation chantée ou silencieuse du mantra "NamoValokiteshvara"

Si je répète cette méditation à chaque occasion où je rencontre des émotions souffrantes, mon cœur progressivement va s'agrandir. Je vais pouvoir supporter de mieux en mieux la souffrance occasionnée par les autres et les diverses situations sans être déstabilisé. Au contraire, ces souffrances vont être le compost des quatre qualités de l'amour illimité: La bonté aimante, la compassion, la joie et l'équanimité.

Dans la vision de l'inter-Etre, je vais prendre conscience que ta souffrance est ma souffrance, que ton bonheur est mon bonheur. Je ne vais plus me ressentir comme un petit moi isolé et séparé, mais de plus en plus en communion avec tous les êtres et avec le cosmos.

Je souhaite vous offrir ce poème de Thây qui illustre bien cette interdépendance:

Tu es moi, et je suis toi,

N’est-il pas évident que nous inter-sommes?

Tu cultives la fleur qui est en toi, pour que je sois beau,

Je transforme les immondices qui sont en moi

Pour que tu ne souffres pas.

Je te soutiens, tu me soutiens.

Je suis dans ce monde pour t’offrir la paix,

Tu es dans ce monde pour être ma joie