Des clés pour faire face au terrorisme
9 Janvier 2015 , Rédigé par Maison de l'Inspir |
La racine du terrorisme doit être identifiée de telle sorte qu’elle puisse être éradiquée. Thich Nhat Hanh, (extrait d'un discours offert par notre maitre après la destruction des tours jumelles à New York - USA) |
S’il te plait, appelle-moi de mes vrais noms
Ne dis pas que je partirai demain – Même aujourd’hui j’arrive encore. Regarde profondément : j’arrive à chaque seconde Pour être un bourgeon sur une branche printanière, Pour être un petit oiseau, aux ailes encore fragiles, Qui apprend à chanter dans son nouveau nid, Pour être une chenille au cœur d’une fleur, Pour être un joyau qui se cache dans une pierre.
J’arrive encore, pour rire et pour pleurer, Pour craindre et pour espérer. Le rythme de mon cœur et la naissance et la mort De tout ce qui vit.
Je suis un éphémère qui se métamorphose A la surface d’un fleuve. Et je suis l’oiseau Qui descend en piqué pour avaler l’éphémère.
Dans les eaux claires d’une mare, Et je suis la couleuvre Qui se nourrit en silence de la grenouille. Je suis l’enfant en Ouganda, la peau sur les os, Mes jambes fines comme des bambous. Et je suis le marchand d’armes, Qui vend des engins de mort à l’Ouganda.
Je suis la fillette de douze ans, Réfugiée sur un petit bateau Qui se jette à la mer Après avoir été violée par un pirate. Et je suis le pirate, Mon coeur encore incapable De voir et d’aimer.
Je suis un membre du Politburo, Du pouvoir plein les mains. Et je suis l’homme qui doit payer Sa « dette de sang » à mon peuple En mourant lentement dans un camp de travaux forcés.
Ma joie est come le printemps, si chaude Qu’elle fait s’éclore les fleurs tout autour de la Terre. Ma douleur est comme un fleuve de larmes Si abondant qu’il remplit les quatre océans.
S’il te plait appelle-moi de mes vrais noms Ainsi je pourrai entendre d’un coup mes pleurs et mes rires, Je pourrai voir que ma douleur et ma joie sont une.
S’il te plait appelle-moi de mes vrais noms, Pour que je m’éveille Et que la porte de mon cœur Reste ouverte, La porte de la compassion.
-Thich Nhat Hanh Ce poème fut écrit en 1978, pendant la période où nous aidions les « boat people ».
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