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Publié par La Pluie du Dharma

5 ème Message - Dhyana Paramita

28 Janvier 2015 , Rédigé par Maison de l'Inspir

« La méditation n’est pas une évasion, c’est une rencontre sereine avec la réalité »

-Thich Nhat Hanh

 

Les six Paramita, chemin de l’amour véritable

Cinquième message de la retraite d’hiver 2014/2015 : Dhyana Paramita

Dhyana Paramita : la perfection de la Méditation.

La méditation bouddhiste comporte deux aspects – shamatha et vipashyana. Nous avons tendance à souligner l’importance de vipashyana – le « regard profond » qui nous apporte la vision profonde et nous libère des souffrances et des afflictions. Mais la pratique de « shamatha » (l’arrêt) est fondamentale. Si l’on ne s’arrête pas, la vision profonde ne sera pas possible.

( Le Cœur des Enseignements du Bouddha – TNH )

Nos énergies d’habitude sont comme ce cheval emballé au galop qui emporte son cavalier à toute vitesse ; le cavalier ne peut plus rien faire pour arrêter le cheval et il ne sait pas jusqu’où il va aller ainsi, mais peut-être le cheval, dans sa panique et sa fureur, connaît-il le chemin à suivre ? Cette image d’un conte zen reflète notre état lorsque nous sommes emportés par nos pensées, notre oubli, nos émotions fortes qui finalement mènent notre vie à leur guise, et bien que nous ayons la volonté d’être en paix ou d’apporter la paix à nos familles, à nos parents ou à nos amis, nous agissons toujours selon ces énergies d’habitude qui génèrent la colère, la tristesse, la peur…

Nous avons besoin de la pleine conscience de notre corps, de notre respiration, de notre mental, pour mettre un terme à cette course effrénée, pour nous donner un peu de calme et être capable de sourire.

Propositions d'exercices.

1 ) Lire le chapitre 6 dans « le Cœur des Enseignements du Bouddha » (page 38)

« L’arrêt, le calme, le repos et la guérison »

2 ) Petits exercices sur l’arrêt à faire chez soi ou au travail :

A la maison : - si nous avons une petite cloche, nous pouvons l’inviter à nous ramener à notre respiration de temps en temps, en faisant trois inspirations et expirations, très légèrement, en suivant bien le mouvement de l’air qui entre et sort de nos poumons. (Nous pouvons utiliser aussi le téléphone ou n’importe quel évènement sonore).

  • Pendant l’arrêt de notre activité physique ou mentale pour effectuer trois respirations, nous pouvons laisser venir un demi-sourire sur nos lèvres qui nous apportera du calme et du repos.
  • Ou bien, profiter aussi d’une nouvelle fleur ou d’une nouvelle pousse toute verte, toute fraîche, de notre plante d’appartement, pour nous ramener à notre pleine conscience.

Au travail : - nous pouvons pratiquer l’arrêt en allant aux toilettes, en prenant le temps d’inspirer et d’expirer tranquillement pendant le trajet de son bureau jusqu’aux toilettes.

  • En se lavant les mains aux lavabos, lentement ouvrir le robinet et faire couler l’eau afin d’apprécier vraiment l’eau fraîche sur nos mains ; nos mains sont précieuses, l’eau aussi est précieuse pour notre vie.
  • En allant boire un café avec un collègue, même si physiquement nous ne pouvons peut-être pas nous arrêter, nous pouvons garder présente notre attention à la respiration, surtout en buvant le café : - j’inspire, je sais que je bois un café, j’expire, je sais qu’il y a un nuage dans mon café…

3 ) Savourer le bonheur de la pratique :

Pratiquer l’arrêt c’est pratiquer l’arrêt de nos énergies d’habitude, de colère par exemple :

  • Lorsque notre bien-aimé(e) rentre du travail avec beaucoup d’énergie négative telle que la colère ou l’énervement, lui donner simplement le temps d’arriver chez lui ou chez elle, lui donner le temps de pratiquer l’arrêt, le temps de la parole, et peut-être lui préparer une boisson chaude afin de s’assoir ensemble et observer ainsi un silence bienfaisant, au lieu de réagir trop rapidement et trop brutalement à une énergie négative. Pour cela, il faut soi-même être capable d’être vraiment là : « Chérie(e), je sais que tu es rentré(e) et j’en suis très heureux (heureuse). »

4 ) Le calme et le repos :

Si nous habitons tout seul, ou en famille, nous pouvons pratiquer le calme et le repos en rentrant de notre travail, et cela commence déjà dans les transports ou dans notre voiture : - si ma voiture va vite, je sais que je vais vite, et si tout est ralenti, voire à l’arrêt dans les bouchons, quelle joie de respirer sereinement ; - quand je prends les transports, nous sommes des milliers à le faire en même temps, telle une rivière humaine… joyeuse interdépendance.

En arrivant à la maison, après s’être rafraîchi, s’assoir quelques minutes en silence ou s’allonger à même le sol sur le dos, tel un chat qui se détend de tout son corps, et se laisser « couler » comme un caillou ou un galet jusqu’au fond de la rivière, sur le banc de sable.

5 ) Concluons par une méditation

- Lorsque je ressens la colère, qu’elle soit soudaine ou qu’elle grandisse par étapes entraînant des manifestations telles que palpitations, rougeurs, crispations, tremblements, etc.., je prends conscience de ma respiration, de mon corps, puis j’essaye de reconnaître cette colère pour ce qu’elle est : « Bonjour ma petite colère, je sais que tu es là », en essayant de ne pas réagir à vif à cette situation difficile, en acceptant le fait que je sois vraiment en colère.

- Pratiquer la marche méditative en inspirant et expirant à la fois profondément et légèrement, permet d’embrasser la colère en soi, tout comme on prend un bébé dans ses bras pour le calmer quand il souffre. Le fait de pratiquer la respiration consciente apporte calme et douceur, cela permet « d’embrasser » un sentiment douloureux.

- Puis, je regarde en profondeur d’où vient ce sentiment, afin de voir et comprendre, le ou les évènements qui sont la cause de ma colère pour mettre à jour clairement son origine, ses racines, et apprendre ainsi comment ne pas arroser à nouveau cette graine de colère.

( Il est conseillé de pratiquer la marche méditative, plutôt que de réagir à vif à une situation difficile ).

 

5 ème Message - Dhyana Paramita