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Publié par La Pluie du Dharma

Témoignage sur la méditation offert par une amie pratiquante

Le rendez-vous matinal avec le coussin de méditation n'est pas systématique chez moi. J'en éprouve à chaque fois les bienfaits mais mon rythme de vie m'amène à me coucher assez souvent tard. Mon corps vieillissant a besoin de repos allongé et proteste au niveau des genoux et des hanches si je suis trop longtemps sur un coussin.

J'ai dû apprendre à comprendre la méditation autrement, ne pas la limiter à « je n'ai pas médité aujourd'hui » parce que je n'avais pas fait de méditation assise tout en évitant l'écueil d'une forme de complaisance dans une pratique dite « informelle ».
J'ai appris à accepter de mettre les mots de méditation en étant assise sur une chaise, en étant allongée, bref, en pratiquant ce que Thây nous enseigne dans son ouvrage Pratique de la méditation à chaque instant , ouvrage dans lequel la méditation assise n'occupe que quelques pages.

C'est tout un chemin de renoncer à l'attachement à une forme de méditation et d'être de plus en plus dans la conscience de la pratique dans les gestes de la vie quotidienne ; celle de s'arrêter et d'observer notre état physique et mental.
Être assis ne se résume pas à être sur un coussin, c'est aussi avoir l'esprit « assis ». Ce qui est vrai pour la méditation assise, l'est pour les autres formes de méditation et j'aimerais partager des expériences de méditation marchée.

Habituellement, en Sangha, lors des journées de Pleine Conscience, nous aimons, très légitimement, marcher dans un bel environnement, ressourçant, en contact avec la nature nourrissante.
Un jour, lors d'une journée de Pleine Conscience, nous étions dans un environnement très urbanisé. Nous n'avons pas fait le choix de prendre les voitures pour sortir de la ville pour pratiquer la marche méditative et à un moment, nous nous sommes retrouvés à traverser un parking d'hypermarché un samedi après-midi.
Marcher à un rythme normal, paisiblement, détendu, une expression de sourire sur le visage et...observer fut une expérience enrichissante.
Voir certaines personnes intriguées par notre attitude, ralentir un peu, se redresser en poussant le caddie, nous sourire parfois, nous a touchés.
Fort de cette expérience, un groupe de pratiquants de cette Sangha a souhaité recommencer cette pratique en plein centre d'une grande ville, un samedi après-midi. Nous avons beaucoup échangé sur comment cela pourrait se faire. En résumé, il nous fallait changer notre état mental, ne plus rechercher à avoir forcément un environnement porteur et ressourçant, mais nous mettre dans cette disposition d'esprit où nous avions quelque chose à partager, à offrir : notre paix, notre détente, notre sourire, et, nous « fondre » dans la foule.
Les participants ont résumé l'expérience sous les termes « c'était très fort, certaines personnes sont même venues vers nous pour nous demander un renseignement ». Néanmoins, nous éprouvons toujours la nécessité de marcher dans un environnement calme, naturel, nous permettant de nous ressourcer.
Nous reparlons parfois de cette expérience en disant qu'il faudrait recommencer...

Pour ma part, j'ai compris que je peux pratiquer la marche méditative dans beaucoup de circonstances, parfois pour recevoir et me ressourcer, parfois pour offrir, parfois simplement en étant présente, paisible et détendue là où la vie me fait poser mes pas.

Récemment équipée d'un outil qui, accessoirement sert de téléphone, j'ai téléchargé une application avec un joli son de cloche qui sonne tous les quarts d'heure. Il se promène avec moi en étant réglé sur le mode avion, et je suis comme une enfant espiègle qui expérimente son nouveau jeu. Ralentir au son de la cloche, observer que je « m'arrête » ou que je n'entends plus la cloche, l'entendre dans un magasin et me rendre compte de l'indifférence des autres clients…que d'enseignements !