15 . Marcher en Liberté
Marcher en Liberté (11)
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Cher Bouddha, j’avais l’habitude, par le passé de marcher comme si quelqu’un était à ma poursuite ; je voulais arriver aussi vite que possible et je n’avais alors aucune stabilité dans la marche, pas plus que de liberté intérieure. J’ai pu transformer beaucoup de choses en moi à travers la méditation marchée, bien que celle-ci ne soit pas encore très solide et que tous mes pas ne sont pas toujours faits en Pleine Conscience. Je vois beaucoup de gens autour de moi qui n’ont pas la capacité de vivre joyeusement et d’être à l’aise dans le moment présent ; ceci parce qu’ils n’ont pas encore eu la chance de pratiquer la méditation marchée. Cher Bouddha, tu nous as dit qu la vie n’est possible que dans le moment présent. Je veux que chacun de mes pas contienne l’énergie de solidité et de liberté qui me ramène au moment présent. Je fais le vœu que chacun de mes pas m’aide à entrer en contact profond avec la vie et ses merveilles. Je sais que je suis toujours en vie ; j’ai deux pieds encore en bonne santé, et marcher ainsi sur cette planète Terre, telle une personne libre, est un vrai miracle. (12)
Cher Bouddha, tu marchais autrefois partout en toute liberté, partageant les enseignements sur l’amour et la compréhension ; partout où tu es allé, tu as laissé des empreintes de pas faits dans la paix, la joie et la liberté ; partout où tu as marché a laissé place à un lieu sacré. Cher Bouddha, je veux moi aussi user de tes deux pieds et faire des pas de paix et de bonheur sur les cinq continents tout entiers. A notre époque, la Sangha du Bouddha est présente dans presque tous les pays, non seulement en Asie, mais aussi en Europe, en Afrique, dans le Nord et dans le Sud de l’Amérique, en Australie et en Océanie. Nous sommes présents partout et nous faisons aujourd’hui le vœu de pratiquer chaque jour la méditation marchée afin que la planète toute entière devienne un lieu sacré. Cher Bouddha, tu as accepté cette Terre dans le passé comme étant ta terre de Bouddha. Je veux continuer ta carrière et apporter ainsi les enseignements et les pratiques sur la vie en Pleine Conscience, sur l’amour et sur la compréhension, et pouvoir les transmettre aux amis sur tous les continents. Cher Bouddha, je te promets qu’ensemble en tant que Sangha et où que nous allions, nous pratiquerons la marche en Pleine Conscience pour exprimer notre amour, notre respect et notre soin pour notre précieuse planète Terre.
(11) Pour les pratiquants qui utilisent des chaises roulantes, vous pouvez ajuster les termes de ce texte en faisant référence à « se déplacer en chaise roulante » plutôt que « marcher ». S’il vous plaît soyez créatif pour que la pratique soit vivante et appropriée à votre situation.
(12) Les mots « Le miracle est de marcher sur Terre », sont extraits des Archives de Maître Lin chi, notre maître ancestral du neuvième siècle en Chine.
Je sais que lorsque je fais des pas avec Pleine Conscience, paix et joie, la Terre Pure se manifeste immédiatement ; le Royaume de Dieu se rend disponible tout de suite. Toutes les merveilles de la vie sont disponibles à cet instant : les feuilles bourgeonnantes, les galets, les cours d’eau, les écureuils, le bruit des oiseaux, la brise, la lune, et les étoiles scintillantes dans le ciel de minuit. Pourtant, je n’ai pas toujours été capable de toucher ces merveilleuses choses de la vie, étant poussé dans une direction ou dans une autre tout en marchant. En regardant profondément, je vois bien qu’il n’y a pas un seul phénomène qui ne soit merveilleux : la goutte de rosée, le brin d’herbe, le rayon de soleil, un nuage ou un éclair d’orage. Dans le passé, j’ai erré alentour telle une personne qui n’a pas de but dans la vie. J’ai renié le moment présent en quête d’un bonheur illusoire dans le futur. Maintenant, grâce à ton enseignement sur la façon de demeurer heureux dans le moment présent, j’ai commencé à me réveiller. (13) Ma respiration et ma marche en Pleine Conscience me ramènent au présent, et je suis capable à cet instant de faire l’expérience de la Terre Pure du Bouddha, ici et maintenant.
Je promets qu’à partir de maintenant je vais pratiquer de telle sorte que chaque pas que je ferai me ramènera au moment présent, à la vie et à ma vraie demeure. Je fais le vœu que chaque fois que je ferai un pas, je serai conscient de ma respiration et du contact merveilleux entre la plante de mes pieds et la surface de la Terre. Je ne parlerai pas lorsque je serai en train de marcher ; et si j’ai besoin de dire quelque chose, je m’arrêterai et je mettrai tout mon cœur dans ce que je serai en train de dire ou en écoutant l’autre parler. Une fois que j’aurai terminé de parler ou d’écouter, je continuerai ma marche en Pleine Conscience. Si la personne qui m’accompagne ne connaît pas encore cette pratique, je demeurerai calme et la partagerai avec lui, avec elle. En marchant, je vais pouvoir mettre tout mon cœur dans chacun de mes pas et nourrir ainsi la joie du Dharma qui viendra rafraîchir et guérir mon corps et mon esprit.
(13) « Drsta-dharma-sukha-viharin » est l’expression en Sanskrit signifiant « demeurer heureux dans le moment présent.
Notre Véritable Héritage (14)
Le cosmos est rempli de pierres précieuses.
Je veux t’en offrir une poignée ce matin.
Chaque instant où tu es vivant est une pierre précieuse,
Brillant de toute part, contenant la terre et le ciel, l’eau et les nuages.
Il te suffit simplement de respirer avec douceur
Pour que les miracles se produisent.
Soudain, tu entends chanter les oiseaux
Psalmodier les pins ;
Tu vois les fleurs s’épanouir,
Tu vois le ciel bleu,
Le sourire et le regard merveilleux
De ton bien-aimé.
Toi, la personne la plus riche sur Terre,
Qui s’est promenée alentour en mendiant de quoi vivre,
Cesse d’être l’enfant malheureux.
Nous devrions nous réjouir de notre bonheur
Et l’offrir à chacun.
Chéris cet instant-ci.
Laisse aller la rivière de la souffrance
Et embrasse pleinement la vie dans tes bras.
(14) Poème de Thich Nhat Hanh, « Une Flèche, Deux Illusions » (Editions Dangles, 2000)
Cher Bouddha, je promets d’organiser ma vie quotidienne de manière à marcher dans la Pleine Conscience chaque fois que j’aurai besoin d’aller quelque part et quel que soit la distance que j’aurai à parcourir. Je vais marcher de manière consciente chaque fois que j’irai de ma chambre à la salle de bain, de la cuisine aux toilettes, du rez-de-chaussée au premier étage, de la porte d’entrée au parking. En forêt, au bord de la rivière, à l’aéroport ou encore au marché, où que je sois je vais appliquer la pratique de la méditation marchée.
Je fais le vœu de produire et d’irradier les énergies d’aisance, de liberté, de stabilité, de paix et de joie où que j’aille. Cher Bouddha, je sais qu’il me suffit seulement de marcher avec Pleine Conscience et concentration pour déjà être en train de continuer ta carrière d’éveil et celle de la Sangha de la manière la plus belle qui soit.
Cher Bouddha, le Roi Prasenajit a dit combien il se sentait rempli de foi pour le Bouddha chaque fois qu’il voyait la Sangha se déplacer avec Pleine Conscience, avec solidité et avec liberté. Je fais le vœu de faire comme la Sangha originelle du Bouddha a fait, de sorte que quiconque me voyant marcher ressentira du respect et de la foi dans le chemin de la compréhension et de l’amour.
Touchons La Terre
Cher Bouddha, je vais toucher la Terre pour sentir ton énergie, l’énergie du Bodhisattva, l’Être Eveillé Dharanimdhara, Trésorier de la Terre, et le Bodhisattva, l’Être Eveillé Ksitigarbha, Ecrin de la Terre. ( C )