29 . Gagner sa Vie de Manière Juste
Gagner Sa Vie de Manière Juste
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Cher Bouddha, je désire pratiquer un Mode de Vie Juste. Je fais le voeu de gagner ma vie par des moyens justes qui n’altèrent pas ma compassion. Pratiquant le premier des Cinq Entraînements à la Pleine Conscience, je fais le voeu de ne pas pratiquer une profession qui m’oblige à tuer des êtres vivants ou à détruire et polluer l’environnement. Je ne vais pas non plus gagner ma vie d’une façon qui exploite et cause du tort à mes frères et soeurs humains. Je fais le voeu de ne pas investir dans les entreprises qui privent les autres de leurs chances de vie au profit d’un petit nombre de personnes. Je ne vais pas investir dans des compagnies qui polluent l’environnement. Je fais le voeu de ne pas m’appuyer sur la superstition des autres pour gagner ma vie – tels que vendre des porte-bonheur et des talismans, lire les paumes de la main, dire la bonne aventure, pratiquer en tant que médium ou exorciser les esprits. En qualité de moine ou de nonne, je ne vais pas utiliser le fait d’envoyer son soutien spirituel aux autres comme un moyen de faire de l’argent. Je ne dois pas non plus fixer un prix pour les services que j’effectue aux enterrements ou à quelque autre cérémonie pour les défunts. Cher Bouddha, je promets que si je tombe par erreur dans ces voies erronées pour gagner ma vie, ou si j’y suis contraint par les circonstances, je vais trouver les moyens de me désengager de ce mode de vie erroné et commencer une nouvelle profession qui soit en accord avec l’esprit d’un Mode de Vie Juste. Je sais que si ma carrière m’aide à nourrir ma compassion chaque jour et à réaliser ma capacité à aider les autres, alors je serai très heureux en tant qu’enseignant, infirmier, docteur, spécialiste de l’environnement, chercheur en science, travailleur social, psychothérapeute, ou dans quelqu’une des autres professions. Par la pratique du Mode de Vie Juste, je vais pouvoir développer la compréhension et l’amour, et aider les gens et tous les êtres à être libérés de leurs souffrances.
Cher Bouddha, j’aspire à vivre simplement et à ne consommer que très peu afin de ne pas avoir à passer trop de temps à gagner de l’argent. Je veux me donner suffisamment de temps pour pouvoir vivre avec profondeur et liberté tout en travaillant. Je souhaite ne pas m’impliquer dans diverses activités ni accepter des petits travaux supplémentaires pour gagner un peu plus d’argent. Je fais le vœu de ne pas rechercher le bonheur dans l’occupation et la consommation mais plutôt dans le développement de la liberté intérieure et dans la pratique de la bonté aimante. En tant que moine ou que nonne, je dois aussi être déterminé à ne pas me perdre moi-même dans le travail en prétendant faire cela pour le Bouddha, alors qu’en fait je le fais pour rechercher les louanges, une position ou bien le profit. Construire un temple, sculpter une statue, aider à organiser la congrégation ou une cérémonie ou une retraite, peut tout aussi bien devenir une activité à la recherche de soi. Je promets qu’en travaillant ainsi, je vais pratiquer afin d’harmoniser mes pensées et mes opinions avec celles des autres membres de la Sangha. (19) Lorsque nous faisons de la construction ou un travail d’organisation, c’est là une opportunité pour nous de travailler ensemble et de pratiquer le lâcher prise de nos habitudes de pensée, telle que celle de croire que seule notre idée est bonne et que les idées des autres n’ont aucune valeur.
Je m’engage à écouter profondément les idées de chacun dans la communauté et d’arriver ainsi à une synthèse d’idées formant une sagesse collective à la base de chaque décision. En faisant cela je vais être capable de construire et développer la Fraternité et de laisser tomber la fierté personnelle et le sentiment d’être un soi séparé. De cette manière je vais pouvoir faire des progrès sur le chemin de la transformation et de la guérison. Je sais que lorsque nous pouvons ainsi harmoniser nos idées et opinions diverses, le travail que nous réalisons peut vraiment être appelé alors un travail pour le Bouddha, le Dharma et la Sangha. Un travail fait dans cet esprit-là peut libérer les êtres de leurs souffrances et aider les autres.
En tant que moine ou que nonne, je m’engage à ne pas construire un temple ou un ermitage dans lequel je vivrais à l’écart du reste de la Sangha, comme un tigre qui a quitté la forêt. Je n’entreprendrai que le travail qui m’a été confié par la Sangha, et je m’engage à le faire dans un esprit de paix et de respect avec mes compagnons de pratique au sein de la quadruple Sangha.
Cher Bouddha, j’ai commis par le passé l’erreur de me perdre moi-même dans mon travail ; j’ai travaillé pour rechercher les honneurs, le pouvoir et le gain sans même savoir ce que je faisais, toujours en me persuadant moi-même que j’étais en train de travailler pour le Bouddha. J’ai pu prêter une attention particulière à tes enseignements, et cela m’a permis de me réveiller et de réaliser mes erreurs passées pour lesquelles j’exprime à présent mon regret le plus sincère.
Touchons La Terre
Cher Bouddha, le corps, la parole et l’esprit en parfaite unité, je touche la Terre trois fois devant toi, le conducteur le plus élevé qui a la capacité de maîtriser les êtres humains, l’Enseignant Pleinement Eveillé, celui que le monde honore. ( C )
(19) Les Six Harmonies (Sanskrit : sharaniya-dharma) furent enseignés par le Bouddha afin de maintenir l’harmonie dans la Sangha. Ce sont l’harmonie du corps, de la parole, des pensées, des préceptes, du partage des bénéfices et des opinions.