Les Quaranre Principes des Enseignements du Village des Pruniers
9 Décembre 2017 , Rédigé par Maison de l'Inspir
1. L’espace n’est pas un dharma inconditionné. L’espace, le temps, la matière et la
conscience se manifestent ensemble.
2. Dans la dimension historique, tout dharma est un dharma conditionné.
Dans la dimension ultime, tout dharma est un dharma inconditionné.
3. Le nirvāṇa est l’absence de l’ignorance (avidyā) et des afflictions (kleśāḥ), mais ce n’est
pas l’absence des agrégats (skandhāḥ), des sphères des sens ( āyatanāni) et des domaines
de l’existence (dhātūḥ).
4. Le nirvāṇa est le nirvāṇa. Il n’y a pas besoin d’y avoir un nirvāṇa avec résidus
(sopādiśeṣa) ou un nirvāṇa sans résidu (anupādieṣa).
5. Il est possible de toucher le nirvāṇa dans le moment présent.
6. Nirvāṇa n’est pas un phénomène, mais la vraie nature de tous les phénomènes.
7. Non né signifie nirvāṇa et c’est l’éveil à la vérité de la non mort, de la non-venue et du
non- départ, du non le même et non différent, du non être et du non non-être.
8. Les concentrations sur la vacuité, la non-apparence et la non-poursuite nous aident à
toucher le nirvāṇa et l’inconditionné.
9. Les trois sceaux du Dharma sont: l’impermanence, le non-soi et le nirvāṇa.
Nous pouvons maintenir quatre sceaux du Dharma ou cinq sceaux du Dharma à une
condition: qu’ils comprennent le nirvāṇa.
10. Les concentrations de base (samādhi) sont les concentrations sur l’impermanence, le
non- soi et le nirvāṇa.
11. La pleine conscience, la concentration et la vision profonde sont les pratiques
essentielles qui donnent lieu à la libération.
12. Les préceptes (entraînements à la pleine conscience) sont la pleine conscience. (Śīla
estsmŗti.) Les préceptes et les manières raffinées sont des expressions concrètes de la
pleine conscience.
13. La diligence juste est aussi l’entraînement à la pleine conscience et donc est également la
pleine conscience.
14. La pleine conscience, la concentration et la vision profonde s’inter-contiennent. Toutes
les trois ont la capacité d’apporter la joie, le bonheur et la libération.
15. La pleine conscience de la souffrance nous aide à reconnaître les conditions de bonheur
déjà présentes, et nous aide aussi à empêcher la création de mauvaises actions et la
plantation de graines négatives qui apporteront de la souffrance.
16. Les Quatre Nobles Vérités sont toutes conditionnées. Les Quatre Nobles Vérités sont
toutes inconditionnées.
17. La troisième Noble Vérité peut être appelée la vérité du bonheur.
18. Le libre arbitre est possible grâce aux trois entraînements. (1)
19. Il faut apprendre à voir que la deuxième noble vérité estl e chemin des huit pratiques erronées. La cause profonde du mal-être n’est pas seulement le désir.
20. Un vrai Arahat est aussi un Bodhisattva et un vrai Bodhisattva est aussi un Arahat.
21. En tant qu’être humain, vous avez la capacité de devenir un Bouddha. En tant que
Bouddha vous continuez à être un être humain. Voilà pourquoi il peut y avoir un très
grand nombre de Bouddhas.
22. Le Bouddha a de nombreux corps: le corps d’un être vivant, le corps du Dharma, le corps
à l’extérieur du corps, le corps de la sangha, le corps de continuation, le corps du
royaume du Dharma, et le corps de la vraie nature du royaume du Dharma. Puisque les
êtres humains peuvent devenir Bouddha, ils ont aussi tous ces corps.
23. Nous pouvons parler d’une personne comme d’un flux des cinq agrégats, flux continu et
en constante évolution. Ce courant circule toujours. Il est en relation avec, reçoit et
contribue à d’autres courants de phénomènes. Nous ne pouvons pas parler d’une
personne comme d’un soi séparé immuable et permanent.
24. Nous ne pouvons comprendre le véritable enseignement de la renaissance (saṃsāra) qu’à
la lumière de l’impermanence, du non-soi et de l’inter-être.
25. Le bonheur et la souffrance inter-sont. Les afflictions et l’éveil sont de nature organique.
26. Le corps de Sangha, le corps de Bouddha et le corps du Dharma inter-sont. Dans une
vraie Sangha, vous pouvez trouver le vrai Bouddha et le vrai Dharma.
27. Étant donné que les afflictions (kleśāḥ) et l’éveil (bodhi) sont de nature organique, la
pratique doit être constante pour que la transformation puisse continuer et pour ne pas
régresser. Le Saṃsāra est une continuation et les choses qui sont belles et saines doivent
être continuées aussi longtemps que possible, tandis que les choses qui sont malsaines et
qui ne sont pas belles ont besoin d’être transformées afin qu’elles ne continuent pas. Le
compost doit être utilisé pour nourrir les fleurs.
28. La libération du saṃsāra ne signifie pas de mettre fin au soi personnel (pudgala) parce
qu’il n’existe de toutes façons pas réellement d’entité personnelle ; et cela ne signifie pas
non plus de mettre fin au corps des préceptes et à la vie spirituelle.
1 - Les trois entraînements : la pleine conscience (smrti), la concentration (samadhi) et la
vision profonde (prajna).
29. La naissance et la mort ne sont que la manifestation ou la non-manifestation. Le sujet qui
manifeste et l’objet manifesté se produisent en même temps, la manifestation de A est la
non-manifestation de B.
30. Un dharma n’est pas une chose, une entité, mais un processus, un événement, et avant
tout c’est un objet de l’esprit.
31. La rétribution se compose aussi bien du corps-esprit que de l’environnement ; elle est à
la fois individuelle et collective. Cette terre est le monde de Saha pour les êtres vivants
mais c’est la Terre Pure pour les Bouddhas et les Bodhisattvas.
32. Il n’y a pas de soi, mais cela n’enlève rien au fait qu’il y a le cycle de la naissance et de
la mort ; il y a l’inter-continuation, et la nature de toute inter-continuation est l’inter-être.
33. Chaque génération de pratiquants bouddhistes doit résister à la tendance et au besoin
humains d’une part de faire du Bouddha une divinité, et d’autre part d’essayer de trouver
un principe qui prenne la place d’un soi.
34. La conscience du tréfonds a la capacité d’apprendre, de stocker, de protéger, de répondre,
de nourrir, de guérir et de continuer. Sa fonction est d’établir une base de données et des
habitudes inconscientes de répondre aux situations, ce qui rend possible pour un être
humain d’agir sur «pilotage automatique».
35. Manas a tendance à chercher la sécurité et le plaisir de longue durée. Il est ignorant de la
loi de la modération, du danger de la recherche du plaisir et des bienfaits de la
souffrance. Il ne voit pas la nécessité de la compréhension sur l’impermanence, le non-
soi, l’inter- être, la compassion et la communication.
36. Avec la pratique de la pleine conscience, de la concentration et de la vision profonde, la
conscience mentale peut apprendre et transmettre ses visions profondes à la conscience
du tréfonds, pour laisser la conscience du tréfonds faire le travail de maturation puis
manifester les graines de sagesse qui sont déjà innées dans la conscience du tréfonds.
37. La pratique de base du bouddhisme originel (2) sont les Quatre Établissements de la
Pleine Conscience (3) qui ont la fonction de reconnaître et de transformer les énergies
d’habitude, et de réaliser pleinement les sept facteurs d’éveil (4) et le Noble Sentier
Octuple. La pratique de la méditation Mahāyāna y compris le Zen des patriarches a
besoin de temps en temps de revenir à la source pour prendre un bain dans le
bouddhisme originel afin de ne pas perdre l’essence du Dharma du Bouddha.
38. La réalité de la Terre Pure ou nirvāṇa transcende l’espace et le temps. Il en va de même
pour la réalité de toute chose.
39. Les conditions, les sensations, les agrégats (skandhas), les organes et objets des sens
(ā yatanas), les domaines des phénomènes (dhatus), les consciences (vijñānas), etc ...
peuvent être présentés par différents modèles ou classifications. Ces différents modèles
ne s’opposent pas nécessairement les uns aux autres.
40. Les enseignements sur l’impermanence, le non-soi, l’interdépendance, la vacuité, la non-
apparence, la non-poursuite, la pleine conscience, la concentration et la vision profonde,
etc ... constituent le cœur de la sagesse bouddhiste. Ils peuvent aller de pair avec l’esprit
scientifique, ils peuvent être utilisés dans le dialogue avec la science et offrir des
suggestions, et être un soutien pour la recherche scientifique. La science moderne doit
réussir à surmonter la tendance à la double saisie (5) et les scientifiques doivent 5
s’entraîner pour développer leur capacité d’intuition.
2 - l’époque de la vie du Bouddha, autrement dit les enseignements originaux du Bouddha.
Ces quatre établissements de la pleine conscience enseignés dans le Satipatana Sutta
3 - (commenté par Thich Nhat Hanh dans le livre Transformation et guérison) sont le corps,
les sensations, l’esprit et les objets de l’esprit.
4 - Les sept facteurs d’éveil sont la pleine conscience, l’investigation des phénomènes,
l’énergie (ou diligence), la joie, l’aise (ou légèreté), la concentration, le lâcher-prise.
5 – La double saisie est la vue et la pensée erronée de l’existence séparée du sujet et de
l’objet de perception. Par exemple dans les sciences modernes, cela se traduit par la
croyance dans l’observation absolument objective, où le chercheur serait seulement un
observateur extérieur à son sujet de recherche et non un participant...