* Introduction
La Pratique du Renouveau
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Au pied de la montagne
Il y a un ruisseau.
Prélève l’eau du ruisseau et lave-toi,
Et tu seras guéri.
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Ces mots sont tirés d’une cérémonie de Renouveau bien connue et traditionnellement utilisée au Vietnam. (1) Le « Nouveau Départ » vient du chinois « chan hui », ce qui signifie exprimer son regret pour des erreurs que nous avons commises dans le passé, ajouté à une énergie profonde et transformatrice afin d’agir différemment à partir de maintenant. Nous savons que nous pouvons agir de manière différente, c’est pourquoi nous n’éprouvons pas le besoin de nous sentir coupable.
La signification principale de la pratique du Renouveau est de se baigner dans l’eau de la compassion. La compassion nous offre la possibilité de retourner à la joie d’être en vie. Une fois que l’esprit est concentré sur la bonté aimante et sur la compassion, leur énergie est alors produite et renforcée. Quand le nectar de la compassion coule librement dans notre cœur, nous pouvons alors clairement voir comment mettre fin à toutes nos afflictions.
La pratique du Nouveau Départ décrite dans ce livre se base sur la compassion de la Terre. Lorsque nous touchons la Terre, nous prenons refuge en elle ; nous recevons son énergie de solidité et d’inclusivité ; la Terre nous embrasse et nous aide ainsi à transformer notre ignorance, notre souffrance et notre désespoir. Où que nous soyons, nous pouvons être en contact avec la Terre ; où que nous soyons, nous pouvons nous incliner pour recevoir son énergie de stabilité et d’absence de peur. En touchant la Terre nous pouvons suivre notre respiration ; nous relâchons toute notre instabilité, notre peur, notre anxiété, notre maladie et notre colère.
(1) C’est la source de la liturgie du Renouveau composée par le Maître Zhi Xuan, également connue comme l’Enseignant National Wu Da (811- 883 de l’ère chrétienne), qui vécut en Chine à l’ère Tang. Ce travail est généralement appelé le Renouveau au Moyen de l’Eau ou Renouveau au Moyen de la Compassion, ou le Samadhi de la Compassion pour Commencer à Neuf au Moyen de l’Eau.
Nous savons que la Terre peut absorber notre négativité sans même réagir en retour ou nous juger ; ainsi nous pouvons transformer ce qui est douloureux et pénible à accepter en nous-même ; nous pouvons renforcer notre capacité à regarder, à parler et à agir avec compréhension et compassion envers nous-même, nos bien-aimés et toutes les personnes de notre société. Toucher la Terre nous permet alors de communiquer notre gratitude, notre joie et notre acceptation envers notre Terre Mère. Avec cette pratique nous cultivons une relation avec la Terre, de sorte que nous rétablissons notre équilibre, notre unité et notre paix.
La préface au Soutra de Ksitigarbha dit ceci : « La Terre signifie ce qui est stable, épais et a une grande capacité à embrasser. » (2) L’énergie de pleine conscience et de concentration produite par le toucher de la Terre a la capacité de nous éveiller à la nature de la réalité, de nous transformer, de nous purifier, et de rétablir joie et vitalité dans notre vie. Dès que nous commençons à pratiquer, nous pouvons en goûter les bénéfices ; et le sentiment d’être en paix, rafraîchi et revitalisé par la Terre va continuer encore longtemps après nos sessions de pratique.
(2) Soutra Mahayana dans le Canon Chinois, il tire son origine de l’Asie Centrale et fut traduit du Sanskrit au Chinois. Il décrit les vies passées du Bodhisattva Ksitigarbha, son vœu et ses pratiques, ainsi que les bénéfices qui échoient à ceux qui lui rendent hommage.