Toucher la Terre - Semaine 2
Toucher la Terre semaine 2
Arrêter la course pour revenir au moment présent
Cher Bouddha, certains d’entre nous avons des trajets d’une heure en voiture ou en train pour aller au travail, et la même chose pour en revenir. Et une fois rentrés à la maison, malgré la fatigue, nous devons encore préparer à manger et faire le ménage. Il faut aussi penser à payer les factures, le loyer ou l’emprunt logement, l’électricité, l’eau, le téléphone, les impôts. Et puis s’ajoutent d’autres problèmes comme la maladie, le chômage, les accidents de la route… Voilà notre vie jour après jour, toujours occupée et constamment sous pression, créant en nous de la peur et de l’anxiété. La plupart d’entre nous vivons notre vie comme une course permanente. Nous nous dépêchons de finir une tâche pour vite passer à la suivante. Une tâche n’est pas finie qu’une autre apparaît, et c’est sans fin. Nous sommes également attachés à nos habitudes : nous ne supportons pas de rester oisifs ; nous remplissons tout notre temps de toutes sortes d’occupations. Cent ans passent en un éclair, comme dans un rêve. Mais je ne veux pas de ce mode de vie. Je veux vivre pleinement et librement chaque instant de ma vie quotidienne. Je veux suivre la pratique de vivre heureux dans le moment présent que tu nous as enseignée. Pour cela, je veux en faire moins et vivre de manière à ce que chaque instant m’apporte de la joie.
Cher Maître, c’est seulement faute d’avoir vécu pleinement le moment présent, pris dans ma course perpétuelle, que je n’ai pas eu la chance de toucher toutes les merveilles de la vie. En regardant profondément, je me rends compte à quel point ces merveilles sont disponibles : une goutte de rosée, un brin d’herbe, un rayon de soleil, un nuage, jusqu’à une étoile… Dans le passé, j’ai vagabondé comme un enfant prodigue, fuyant le moment présent à la recherche d’un bonheur illusoire dans le futur. En cet instant, je suis éveillé par tes enseignements qui m’apprennent à vivre heureux dans le moment présent. Je reconnais le monde du bonheur qui est juste là, pour moi.
Le monde est plein de trésors.
Je vous offre ce matin
Une poignée de diamants
Qui brillent jour et nuit.
Chaque minute est un joyau
Qui renferme la terre, l’océan et le ciel.
Il suffit d’une respiration légère
Pour que tous ces miracles se produisent.
Les oiseaux chantent, les pins murmurent et les fleurs s’épanouissent ;
Le ciel bleu et les nuages blancs sont là ;
Le regard brille, plein d’amour ;
Le sourire emplit le cœur.
Toi, la personne la plus riche sur Terre,
Tu erres depuis si longtemps.
Cesse de faire l’enfant prodigue,
Reviens et reçois ton héritage.
Offrons-nous le bonheur.
Vivons pleinement l’instant.
Laissons partir tout ce courant de souffrance
Et choyons la vie au creux de nos mains[1].
Silence pendant quelques respirations
Corps et esprit parfaitement dans l’ici et le maintenant, je touche la Terre trois fois pour vraiment m’arrêter et entrer en contact avec les merveilles de la vie en moi et autour de moi.
1 son de cloche et on touche la Terre pendant au moins 3 respirations.
[1] Poème de Thich Nhât Hanh intitulé Notre véritable héritage, extrait de Une flèche, deux illusions, éditions Dangles, 2000.